Enseigner des recettes précises qui donnent un résultat pratiquement défini à l'avance est une question de technique, de préparation, de savoir-faire. Mais ma pratique est bien loin de cela. A partir de notions techniques d'ordre physique, je développe une démarche de recherche et d'expérimentation, je joue avec l'imprévu, l'accident, sans chercher à prévoir précisément toujours où cela va me conduire. Si la part de hasard dans le processus est bien présente, la conscience permanente de règles de compositions, les connaissances théoriques sur les propriétés physiques en œuvre et l'expérience acquise par la pratique apportent une maîtrise relative et l'imprévu devient alors fécond. Cela suppose juste une attention de chaque instant durant tout le processus, pour opérer des sélections et des choix, pour capturer l'instant où le petit supplément d'âme pointe son nez et le faire grandir. Ma capacité à faire ces choix est personnelle, elle est nourrie de ma pratique, de mes observations, de l'écoute de mes sensations propres, de mes goûts esthétiques, de mon projet émotionnel du moment...et échappe en partie à ma conscience.
Cette démarche est-elle alors transmissible ? Que transmettre ? Comment faire passer un contenu qui relève essentiellement de la perception ? J'ai pour la première fois accédé à une demande d'enseignement, et vous en voyez le résultat. Nadia était face à moi demandeuse, motivée, confiante et prête à expérimenter. Elle s'est saisie de mes propositions et assez rapidement a écouté sa sensibilité propre. Et au bout, pour chacune, un sentiment de satisfaction.
Ci-dessus : les six fonds obtenus par Nadia.
Ci-dessous, le leporello (en cours de réalisation) de Nadia.