Le Grand-Prieuré est à l’origine formé de deux commanderies contiguës, chacune bâtie autour d’une cour intérieure. De la commanderie de Saliers érigée au XVe siècle, demeurent remarquables surtout la façade sud de la cour intérieure, une superbe salle voûtée au rez-de-chaussée et la grande pièce du premier étage, donnant sur le fleuve, et qui servit d’atelier à Jacques Réattu. La commanderie de Saint-Thomas, devenu Grand Prieuré, s’ordonne également autour d’une cour intérieure, réduite en 1640 par la construction d’un majestueux escalier d’honneur, remplaçant l’ancien escalier à vis. A chaque étage des loggias bordées de balustres, s’ouvrant sur la lumière de la cour, relient les pièces entre elles.
Construite à partir de 1503 avec façade sur la rue, la chapelle d’un style gothique tardif, est dotée d’un chevet plat, surmontée de trois travées voûtées en croisée d’ogives, avec des clés à pendentifs armoriés. La salle qui surmonte la chapelle abritait les archives. Le corps de logis nord, particulièrement valorisé par le fleuve, résume l’histoire architecturale de l’édifice. Il a conservé des éléments de fenêtres à meneaux et croisillons remplacés par de larges fenêtres au XVIIIe siècle. Le sommet de la façade offre un décor médiéval de créneaux et faux mâchicoulis ornés de superbes gargouilles. La porte d’entrée sur la rue du Grand-Prieuré, surmontée d’un fronton à pan coupé date du XVIIe siècle.
HISTORIQUE
Les Chevaliers de l’Ordre de Malte (ou Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem) forment une communauté de moines-soldats fondée au XIe siècle, au moment des croisades. L’ordre se divise en commanderies, regroupées par territoires sous l’autorité d’un grand prieur. L’ancienne commanderie de Saint-Thomas fut édifiée à partir de 1358, après la destruction de celle fondée au XIIe siècle à Trinquetaille. Elle devint Grand Prieuré en 1562, après le pillage de celui de Saint-Gilles lors des guerres de religions.
C‘est au XVIIe siècle qu’il fut reconstruit, notamment par un de ses plus célèbres prieurs, Honoré Quiqueran de Beaujeu. Un décret de 1615 établira que les grands prieurs y résideraient désormais. La commanderie deviendra ainsi le Grand Prieuré des quarante huit commanderies de la langue de Provence. Les deux bâtiments sont saisis en 1792 et vendus comme biens nationaux à Jacques Réattu, collectionneur et peintre, en plusieurs lots de 1796 à 1827. Sa fille, héritière sans descendance, vend en viager les bâtiments et les collections à la ville, qui en fera un musée public des Beaux Arts en 1868.
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