Mes yeux parcouraient les rayons BD. J’ai toujours du mal à acheter de la bande-dessinée, à cause de cette profusion d’images. Mon regard n’arrive pas à accrocher sur une couverture comme il le ferait pour un roman ou beau livre. Pourtant mon attention s’est portée sur une couverture simple, sensible, quelque chose m’attirait. Et c’est cette contradiction qui m’a amenée à lire Le bleu est une couleur chaude.
Chaque page nous apprend le parcours de Clémentine. Petite, brune, une peu ronde, elle ne cherche qu’à être heureuse. Lors de l’adolescence, ses copines l’encouragent à sortir avec un garçon de Terminale mais elle n’est pas convaincue. Elle rencontre alors Emma, étudiante aux beaux-arts, grande et mince au look androgyne.
Tout nous est conté selon les mots de Clémentine à travers le journal intime bleu qu’Emma lit.
Le journal intime est bleu, comme les cheveux d’Emma lors de leur rencontre. À travers des cadres et des dessins presque photographiques, je me surprends à écouter chaque bulle. Le rythme est doux, et rythmé par l’apparition de couleurs qui se remarquent dans le gris qui domine. C’est un traitement qui n’est pas sans me rappeler Mary & Max.
Un récit touchant qui parle d’homosexualité certes, mais surtout d’amour et d’acceptation de soi-même. Je vous le conseille.
Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh a reçu le prix du public du Festival d’Angoulême en 2011.
156 pages
15,50 €