Merci M. pour la photo
Samedi, c’était jour de vote pour les Français de l’étranger. Avec 44000 inscrits, Montréal totalise le plus grand nombre d’électeurs français en Amérique du Nord. Alors devant le collège Stanislas du très chic quartier Outremont, nous avons patiemment attendu notre tour pour mettre notre bulletin dans l’urne.
Après 20 minutes sous la pluie avec notre poussette, au milieu d’autres poussettes et d’autres Français (mais qu’est ce qu’ils font comme bébés ces Français du Canada!), nous sommes arrivés dans le gymnase où, devant le bureau de vote qui regroupait les électeurs Martin à Moulineau, j’ai patienté 20 autres minutes.
Une sacrée aventure en somme, moi qui étais plutôt habituée à faire procuration ou à aller voter dans un bureau de vote désert.
Après jour de vote, donc, jour de résultats. Et là aussi, c’était un peu bizarre. D’abord parce que cette fois, personne n’en parlait dans la rue, en plein après-midi. Ensuite parce que cette fois, j’étais pleine d’espoir.
Effarée et tellement peinée par le score de la candidate du Front national en France, j’ai voulu connaître le vote de mes compatriotes expatriés. Si globalement, ils ont largement voté pour les talonnettes, à Montréal, c’est le gouda qui est arrivé en tête, avec 33,24%, d’après la section montréalaise du Parti socialiste. Je me remémore alors ces poussettes et ces familles françaises croisées au collège Stanislas avec émotion, et me dis «Chouette, j’aime ces Français».
Je regarde ensuite les résultats de MLP ici et horreur : elle engrange 6,82% des voix. Comment est-ce intellectuellement possible? Comment peut-on voter pour un candidat qui prône le repli sur soi, la peur et la haine de l’autre, alors qu’on vit soi-même dans un pays étranger, entouré d’étrangers et en plus, qu’on profite allègrement du système du pays qui nous accueille? Pays qui, en passant, a certes des défauts, mais fait beaucoup d’efforts pour que l’intégration des immigrés se passe bien.
J’espère qu’il fera meilleur le 5 mai.