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De drôles d’oiseaux

Publié le 19 mai 2012 par Nuage1962

Une histoire qui a l’origine avait but pour faire rire, a changer en réflexion avec la société actuelle vers les personnes qui dérangent une bonne majorité des gens .. et pourtant.. Et la réflexion de l’auteur,   peut  aussi a mon avis, se transmettre aux victimes de violences .. qui souvent ce sont les abuseurs, qui sont les mieux protéger, les mieux soutenus
Nuage

De drôles d’oiseaux

 

De drôles d’oiseaux

Un motard fonçait sur sa Yamaha Road-Star ‘99 à 130 km/h sur une route déserte quand il se trouve nez à nez avec un petit moineau. Il fait tout ce qu’il peut pour éviter le malheureux oiseau, mais rien à faire, la collision est inévitable ! Il voit, dans le rétroviseur, la malheureuse petite bête faire des pirouettes sur le bitume, puis tomber sur le dos, ailes étendues.

Pris de remords, il s’arrête, ramasse la bestiole inconsciente, achète une petite cage, et l’y installe douillettement, avec un peu de pain et une soucoupe d’eau pour quand elle se réveillera. Le lendemain, l’oiseau se réveille, voit les barreaux de la cage, le morceau de pain et la soucoupe d’eau, se prend la tête entre les ailes et s’exclame : «Ah ben maudit ! J’ai tué le motard…»

L’histoire de cet oiseau, prise au premier degré, parle de perception. Lorsqu’un ami me l’a envoyée par courriel, je l’ai lu le matin même. Elle m’est restée en tête toute la journée. Pourquoi cette histoire toute simple ne voulait-elle pas me quitter ? Qu’est-ce qui attirait mon attention ? J’avais beau essayer de penser à autre chose, elle me revenait. Puis, j’ai compris pourquoi. Cette histoire de moineau, c’est un peu la nôtre…

Vivre avec des problèmes de santé mentale et être interné contre son gré, c’est avoir le même destin que ce moineau qui ouvrait ces ailes dans un monde de motards pressés, ivres de leur propre vitesse et qui suivent, sans profiter du paysage, un chemin tracé par d’autres.

La vie va à cent à l’heure, personne s’arrête pour donner le chemin ou la meilleure voie à suivre. Tôt ou tard, la vitesse des événements, les bruits, la fureur, tout cela nous heurte. Et c’est au sol, meurtri et terrassé, que l’on éveille l’attention bienveillante. Ou c’est sonné et titubant que les passants, dérangés par un comportement inhabituel et hors normes, se sentent concernés. Alors quelqu’un qui nous veut du bien, nous amène dans une cage.

Et derrière les porte closes, on se sent coupable de quelque chose, sans savoir vraiment quoi.

C’est souvent pour aider que l’on isole. C’est parce que l’on ne sait pas comment aider qu’on en vient à enfermer. Mais aider qui au juste ?

Le motard a bonne conscience. Il veille et protège. En posant d’ailleurs les mêmes gestes et en utilisant les mêmes moyens que ceux qui surveillent et punissent. Après tout, ces deux groupes de personnes bien-pensantes visent le mieux-être de la société.

On notera que pour la réhabilitation comme pour la guérison, l’absence de liberté est considéré comme un moyen thérapeutique. Et, bénéfice secondaire non négligeable, la personne se retrouvant derrière les barreaux ne dérange plus la société. Tout le monde dors mieux. Sauf le moineau.


Comment dormir quand on se ronge de remords ?

Une personne qui a des problèmes de santé mentale est traité à la fois comme l’auteur et la victime d’un crime qu’elle n’a pas commis.

L’aliénation est d’autant plus forte que la différence, la marginalité et parfois juste l’originalité provoquent le recours à des mesures extrêmes pour un pays libre. Le premier geste des dictateurs est d’enfermer les éléments subversifs : les revendicateurs, les attardés, les homosexuels et bien sûr, les fous.

La différence entre une torture par électricité et un traitement par électrochocs tient à l’intensité du courrant électrique et à la géographie (le pays et l’endroit où on pose les électrodes).

Je n’ai jamais vu de moineau tuer un motard.

Mais j’ai vu des traitements psychiatriques tuer l’espoir.

Jean-Nicolas



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