« Notre corps, nous l'avons vu, est revêtu d'une double fonction: d'une part il est le cordon ombilical qui nous rattache à l'univers physique et d'autre part notre corps est le sacrement d'une présence, c'est-à-dire que le corps est à la fois une limite et une servitude, mais aussi un espace et une liberté. »
"Parce que notre corps a cette double fonction, la mort peut être envisagée sous un double aspect. La mort est toujours la rupture avec les liens cosmiques: c'est la rupture du cordon ombilical et cette rupture peut être un déchirement si on n'a pas pu faire de la mort un acte libre. Et la mort est une libération en tranchant nos liens avec l'univers physique, mais elle n'anéantit aucunement cette puissance de présence qui constitue toute la gloire de nos corps et qui fait que, derrière un visage humain, nous cherchons toujours une source, une origine. Et, sous cet aspect, le corps ne meurt pas. Le corps est une longueur d'onde, c'est le chiffre d'une longueur d'onde."
" Nous le voyons dans les apparitions du Christ: le Christ a le pouvoir de se rendre présent mais Il n'est plus lié à cet univers. Il y parait mais Il n'est plus en lui. Tout ceci pour situer l'événement de l'Ascension.
L'Ascension ne veut pas dire que Jésus est monté là-haut. Nous savons que le "Ciel" n'est pas localisable. Jésus nous a dit que le Ciel est en nous. Si les apôtres l'ont vu monter, c'est sous une vue conforme à leur psychologie, à leurs connaissances. "
"Il est bon que je m'en aille, sinon l'Esprit Saint ne viendra pas à vous." Aucune parole ne peut traduire l'échec de Jésus mieux que celle-là. Il a si bien échoué qu'il faut l'Esprit Saint pour que ses disciples découvrent enfin qui Il est. Ils ont limité Dieu. Ils en ont fait un dieu local, un dieu national, le dieu d'une nation comme si Dieu pouvait se monopoliser et ils ont attendu de Jésus qu'Il serve à l'exaltation de cette nation, à l'exploitation de ses ambitions. Ils n'ont pas compris ce que Jésus a dit à la Samaritaine. Ils n'ont pas compris que Dieu est au-dedans de nous. Il n'ont pas compris que le véritable sanctuaire de Dieu, c'est l'homme. Ils n'ont pas compris que le sanctuaire de Dieu, c'est l'homme. Ils n'ont pas compris que le Ciel authentique, c'est notre âme. "
"Il est donc nécessaire que Jésus s'en aille pour que les disciples ne L'aient plus devant les yeux, mais qu'ils Le portent au-dedans d'eux-mêmes. Car c'est au-dedans d'eux-mêmes qu'ils vont découvrir en Lui une présence universelle
Car Jésus n'est pas le roi des juifs. Il n'est pas juif du tout, d'ailleurs puisqu'Il est né de la Vierge: Il est né de la Vierge, Il est né de l'Esprit Il n'appartient à aucune race, à aucune nation. Il n'est pas un homme. Il est l'Homme l'Homme, le Fils de l'Homme, l'Homme, le second Adam, l'Homme, l'origine et la source d'une humanité nouvelle et cette humanité qui naît de l'esprit, cette humanité-personne, cette humanité n'a pas de frontière. Il n'y a pas de peuple élu, il n'y a pas de chrétienté élue. Tous les hommes sont appelés, tous les hommes ont été rachetés, ont été estimés au prix du sang du Seigneur. "
"L'Ascension, cela veut dire finalement: le Ciel, c'est l'homme lui-même, le Ciel est au-dedans de nous, le Ciel, c'est aujourd'hui dans la mesure où nous nous ouvrons à cet appel, dans la mesure où nous accédons à notre grandeur et à notre dignité, dans la mesure où nous devenons nous-même une présence réelle. C'est par là que nous vaincrons la mort: il n'y a pas de mort finalement pour ceux qui vivent dans la vraie vie. Le corps peut être glorifié, peut être transfiguré, il est appelé à être ressuscité, c'est-à-dire à vivre éternellement."
Extraits d'une conférence de Maurice Zundel au Sacré-coeur - Héliopolis - (LE CAIRE) (Cassette du Père Noury) le Jeudi 23 Mai 1963 lors de la Fête de l'Ascension. " MORT ET ASCENSION "
" Le Christ illustre l'archetype du Soi " Jung
" Chez Origène (185-254), le Christ se distingue de l'imago Dei imprimee dans l'ame, qui est " une image de l'image ", le Christ étant " la vraie imago Dei ". (Jung )
"...les symboles spontanes du Soi (de la totalite) ne peuvent pas etre distingues en pratique d'une image de Dieu ". (Jung) "
Le terme "incarnation" renvoie au "Dieu se faisant homme" de la Bible, mais on peut l'étendre à "la naissance de Dieu dans l'ame" ( Jung )