Depuis notre arrivée à Jackson, toute la ville a cherché de nous effrayer au sujet des ours. Sans doute assez, devrais-je dire, pour nous convaincre qu'une bombe anti-ours était aussi indispensable qu'une carte des sentiers de montagnes. Ces bombes sont présentées comme de puissantes armes pour se protéger de l'ours menaçant qui nous attend au tournant du chemin.
Le vaporisateur lacrymogène en question n'est pas la petite arme de poche dont on s'arme pour se ballader dans les mauvais quartiers. Celui-ci est doté de l'agent le plus fort qui soit et a en en fait la taille d'un petit extincteur capable de neutraliser un grand ours mal léché, jusqu'à 10 mètres de distance. Comme nous n'avions nulle intention de nous trimbaler avec une charge supplémentaire lors de nos randonnées, nous avons choisi le risque maximum sans la moindre protection. Bien nous a prit ; tout s'est bien passé et nous sommes sortis indemne de toutes nos randonnées.
Il a du se trouver que les ours étaient en vacance cette semaine car nous n'en avons pas vu un seul ! Seulement des quantités impressionnantes de marmottes, quelques antilopes, un couple de cerfs, un aigle à tête blanche (pygargue à tête blanche ou Haliaeetus leucocephalus) et un énorme corbeau. Voilà donc tout que nous avons vu mais pas un seul ours prêt à nous attaquer ...