Les thermes vue depuis le quai du Rhône...
© Ville d’Arles
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Description
Date : IVe siècle
Dits autrefois thermes de la Trouille.
Expression caractéristique de la civilisation romaine, les thermes étaient un des lieux publics les plus répandus. Leur succès ne commence qu'à la fin de la république et au début de l'empire : les premiers bains publics n'apparaissent à Rome qu'au Ier siècle av. J.-C. et ne se développent vraiment qu'au début de notre ère, avec l'invention des hypocaustes.
Edifices inséparables du confort de la vie urbaine à l'époque impériale, les thermes associaient les exercices physiques qui se déroulaient sur la palestre (salle d'entraînement) aux bains assurant l'hygiène corporelle.
Chaque après-midi toute la population, les femmes d'abord, les hommes ensuite, observait le rite de la sudation à sec, du bain chaud où la peau aspergée d'eau brûlante était raclée au strigile (sorte de petit racloir), du passage dans la salle tiède et de la piscine froide. Il se terminait par un vigoureux massage. Outre leur fonction hygiénique, les thermes avaient aussi un fort rôle social et un lieu de rencontre très prisé. L'entrée en était gratuite ou presque, on pouvait y pratiquer un sport, voir des spectacles ou fréquenter la bibliothèque.
A Arles, nous connaissons l'existence de trois établissements thermaux. Les premiers furent découverts place de la République en 1675 lors de l'érection de l'obélisque et sont donc aujourd'hui sous ce monument. Une autre construction thermale, dont le plan reste hypothétique, a été édifiée vers le début du IIIe siècle à l'extérieur des remparts, au sud de la ville. A ces deux établissements s'ajoutent les thermes de Constantin décrits ici.
Le succès des thermes est dû pour beaucoup à l'invention des hypocaustes. Ils permettaient de faire circuler de l'air chaud sous le sol des pièces surélevées grâce à des pilettes de briques, les suspensura. L'air s'évacuait ensuite par les canaux verticaux des tubuli, doublant les parois. Ces différents éléments sont encore bien visibles dans les thermes d’Arles. La majeure partie du grand établissement thermal d’origine est incluse aujourd’hui dans les maisons du quartier. Actuellement, seule la partie nord de l'ensemble a été dégagée. Elle concerne principalement les pièces chaudes et des pièces de service. Malgré la disparition quasi totale de la suspensura, sol de circulation, on peut comprendre assez bien l'organisation de cette partie, dont l'élément principal est le caldarium, la pièce chaude avec sa piscine voûtée. La construction rythmée par une alternance d'assises de briques et de petits moellons de calcaire très réguliers s'articule autour d'une demi-abside semi-circulaire éclairée par trois hautes fenêtres en plein cintre, couverte par une grandiose voûte en cul de four. Deux autres piscines rectangulaires se trouvaient de part et d'autre de la pièce centrale, dont une, à l'est, possède encore son pavement de marbre et une partie des tubuli. Plusieurs foyers servaient à chauffer le caldarium. Une véritable pièce de chauffe était située dans l'angle nord-est du bâtiment, ainsi qu'un foyer dans l'angle sud-ouest de la salle au sud. Le caldarium communiquait par deux portes avec une pièce mitoyenne au sud, la salle tiède ou tepidarium. Entièrement dépourvue de son sol, elle conserve cependant une abside occidentale, récemment fouillée puis remblayée en attendant une restauration. A l'est, subsiste une autre pièce chaude, probablement lelaconicum ou étuve.
La suite du complexe n'a pas été dégagée. Les maisons jouxtant immédiatement le site, au sud, remploient massivement les murs du frigidarium, le bain froid. Des vestiges parfois remarquablement conservés, permettent de le décrire comme une vaste pièce rectangulaire délimitée aux extrémités par une abside.
HISTORIQUE
Les Thermes de Constantin ont été construits en bordure du Rhône au début du IVe siècle, peut-être sur l’emplacement d’un édifice plus ancien. Elles ne constituent qu'un élément d'un vaste ensemble monumental qui s'étendait au nord de la cité, entre le forum et les rives du fleuve. A l'époque de leur construction, la ville, après une période de troubles, retrouve une place de premier ordre, imputable à son rôle politique et administratif accru. L’empereur Constantin fait même de la ville une de ses résidences impériales. Puis survient l'arrivée des Wisigoths, suivie d’une succession d’autres invasions barbares. Il semble pourtant que les thermes aient conservé leurs fonctions encore un certain temps après la chute de l’empire. Ensuite ils furent progressivement occupés par des habitations parasites qui s'insérèrent dans ses ruines jusqu’à la disparition même du souvenir de l’établissement. Au XVIe siècle des érudits arlésiens étudiant les vestiges de pierre et de briques qui subsistent au bord du fleuve, ainsi que les traces laissées dans les maisons voisines, identifient le monument à un palais de l’empereur Constantin. Il fut nommé « palais de la Trouille », du latin « trulus » désignant un édifice circulaire voûté. Des dégagements et fouilles au XIXe siècle ont montré qu’il s’agissait de thermes. Cependant, une vaste salle basilicale dans l’actuel Hôtel d’Arlatan voisin, n’exclut pas le bien-fondé partiel de l’hypothèse initiale. Mais on peut également rapprocher cette basilique de l’installation à Arles au début du Ve siècle du Prétoire des Gaules.
La réhabilitation des thermes de Constantin date de la fin du XIXe siècle. Après le rachat d'une partie du foncier par la ville, Auguste Véran, architecte arlésien des monuments historiques y dirigea une importante campagne de restauration, permettant ensuite la visite d’une partie du monument par le public. En 1981, on procéda à la consolidation de la voûte dutepidariumlézardée sur plusieurs centimètres, et sa mise hors d'eau. Un important travail a été effectué pour débarrasser les maçonneries des végétations parasites. En 1987 on a remonté, dans la zone est du caldarium, les pilettes encore en place dans une partie d'une piscine, en les rejointoyant au mortier de chaux aérienne. Par ailleurs, pour les soustraire aux intempéries, les vestiges de l'hypocauste ont été protégés par un toit de tuiles, suivant la solution déjà engagée par l'architecte Jules Formigé en 1955. En 1997, la destruction d’un mur médiéval dans la partie ouest a permis de dégager une abside et un foyer.
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