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Lorsque mes yeux s’ouvrent sur l’horreur infligée par des hommes à d’autres hommes, lorsque de sang d’enfants, de femmes et d’innocents ma plume se trouve souillée malgré tous mes rêves, je ne peux plus rien aimer, sinon encore et toujours crier, hurler dans le noir des indifférences complices, la honte de vivre l’aveugle et sourde déchéance.
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Car partout n’est que sang
Sur lits de banques
Armes livrées sur dos affamés
Partout n’affleure que misère endémique
Pandémie de haines et de replis
Sur étroits esprits enfermés aux bas-fonds
Chaque soir tu déambules aux trottoirs de ta ville
Désertée elle agonise devant lucarnes bleutées
En couleurs ou en mondio-vision
Etes là à vous gorger de sirupeux discours
Répétés à l’envie à chaque heure du jour qui suit
Chaque soir mains rageuses aux poches trouées
Tes lèvres marmonnent même litanies
Rageuses paroles prononcées
Au vide d’avenues mortes
Quand saison est à sa renaissance
Tes yeux ne peuvent se distraire
De ces horribles télévisions
De ces photos répandues
De ces meurtres en série
Cautionnés de langages diplomatiques
Manosque, 14 mars 2012
© Xavier Lainé, mars 2012
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