Robert Crumb – Extrait de La Genèse, 2009
Je dois vous confesser qu’en cet agréable et long week-end de mai, j’ai à mon tour expérimenté l’ascension. Si je n’ai pas été à proprement parler élevée au ciel (ceci dit c’est à voir…), il me semble que j’ai toutefois en partie rejoint le domaine divin. Quatre belles journées bien remplies, à me repaître d’amour, de mets exquis et de nourritures cérébrales (non ?).
Je ne peux tout vous raconter. Je choisis donc de mettre en lumière quelques éléments, en espérant vous donner l’envie d’aller à leur encontre…
1. Crumb : de l’underground à la Genèse. Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, jusqu’au 19 août 2012.
Amateurs de bande-dessinée, vous ne pouvez pas vous permettre de rater cette exposition ! La rétrospective proposée au MAM est d’une grande richesse… et si comme moi vous n’avez une connaissance de l’auteur qu’assez parcellaire, vous passerez des heures à découvrir les multiples univers et héros conçus par Robert Crumb.
Avantage non négligeable : si les planches originales (en américain, donc) ne sont pas toujours des plus parlantes pour qui ne serait habitué à l’argot made in USA, une version française est proposée.
Nous y avons passé 2h30… et encore, nous n’avons pas pu tout lire. Si vous êtes intéressés par l’univers de Robert Crumb, je conseille donc de prévoir beaucoup de temps.
[Je me suis vue offrir un exemplaire de Kafka par Crumb au sortir de l'exposition. Autant vous avouer que je suis aux anges !]
2. Monumenta 2012 – Daniel Buren. Grand Palais, jusqu’au 21 juin 2012.
Monumenta – Excentrique(s). Travail in situ, Daniel Buren. Grand Palais, 19 mai 2012.
J’avais été séduite par l’événement l’an dernier, attirée par le nom d’Anish Kapoor… Pas de déception cette année pour cette nouvelle édition de Monumenta, intitulée Excentrique(s) : travail in situ. Daniel Buren propose un jeu de couleurs, lumières, ambiances, perspectives… Jolie mise en scène de ce magnifique espace qu’est le Grand Palais, qui pour l’occasion se pare de mille feux.
Une expérience étonnante. Minute après minute, au gré de notre déambulation, l’œuvre s’est révélée crescendo à nos sens. Le scepticisme laisse petit à petit place à des découvertes étonnantes, amusantes, au gré de l’état d’esprit du moment. Expériences visuelles garanties.
Au pire, si vous restez hermétiques au charme de cette installation, vous vous amuserez j’en suis sûre à faire des clichés plus loufoques les uns que les autres !
Monumenta bis, 19 mai 2012.
3. Peter Callesen, La vie en papier. Maison du Danemark, jusqu’au 17 juin 2012 (entrée libre).
Les moments de poésie sont souvent rares. La programmation de la 8ème Nuit européenne des musées nous a permis de découvrir une œuvre exceptionnelle de sensibilité et de poésie.
Peter Callesen, également connu sous le nom de The Paperman est un artiste contemporain danois.
Peter Callesen – Birds trying to escape their drawing II, 2005. Détail.
Je dois avouer que si cette exposition n’avait été mise en lumière par la programmation de la Nuit des musées, je serais totalement passée à côté. Et c’est d’ailleurs ce que je m’apprêtais à faire. Mais heureusement, aiguillée par ma bonne étoile, j’ai eu le bonheur de voir ces œuvres.
LE coup de cœur de ce week-end. Une exposition intimiste, qui m’a par ailleurs permis d’en savoir plus sur la tradition du découpage au Danemark, dont je ne connaissais rien.
Courez-y, c’est gratuit et je suis sûre que vous serez séduits !
Peter Callesen – In the shadow of a Clematis II, 2010.
4. Le musée national Jean-Jacques Henner.
Dernier bijou découvert ce week-end, et grand ébahissement. Autre surprise de cette 8ème Nuit européenne des musées.
Hors de question d’aller patienter des heures à l’entrée des grands musées. Il nous fallait donc trouver de petites structures, ne demandant qu’à être connues et aimées !
Car je suis littéralement tombée sous le charme de ce musée. Aussi bien du lieu en lui même, que de l’œuvre qu’il renferme.
Musée Henner. La salle à manger, au rez-de-chaussée. Cheminée de style chinois et son décor de carreaux anciens bleu et blanc en faïence de Delft.
L’hôtel particulier en question était la demeure et l’atelier de Guillaume Dubufe, peintre contemporain de Jean-Jacques Henner. Conçu par l’architecte Nicolas Félix Escalier, il fut acheté par les héritiers du peintre en 1921, puis légué à l’Etat pour créer un musée national à la mémoire de Jean-Jacques Henner.
Les différents étages présentent un décor époustouflant, tant par sa polychromie que par ses éléments (pour exemple, les deux moucharabiehs égyptiens de l’atelier du premier étage).
Puis l’œuvre. Je ne connaissais pas le moins du monde Jean-Jacques Henner. Je n’en avais même jamais entendu parler – que la honte s’abatte sur moi. Pourtant, l’artiste était connu en son temps et était de tous les Salons.
De son œuvre, j’ai surtout été attirée par les portraits et fusains.
Jean-Jacques Henner – Hérodiade, v. 1887.
5. En vrac…
Un très agréable week-end, donc. Agrémenté également d’une visite nocturne au Musée Cernuschi, tout aussi magnifique… où nous avons pu admirer une très belle exposition intitulée Rêves de laque : le Japon de Shibata Zeshin. Exceptionnelle, cette exposition présente de nombreuses peintures sur soie et autres trésors laqués. Je n’avais aucune connaissance sur le sujet, je suis donc riche de nouvelles perspectives artistiques. A voir jusqu’au 15 juillet 2012.
Puis côté cinéma, Je ne saurais que trop vous conseiller d’aller voir Moonrise Kingdom, de Wes Anderson ainsi que Dark Shadows, de Tim Burton. Bonne humeur garantie !
Déceptions toutefois : nous n’avons pu aller voir l’expo Burton… toujours assaillie par une foule massive. Et dans la bataille samedi, perte de mon plus joli foulard (déjà perdu il y a 15 jours, et que j’avais finalement retrouvé en faisant tout le chemin inverse. Hier, hors de question de rebrousser chemin.. Paix à son âme).
Quelque part dans la rue…
C’est tout… pour le moment !