Commentaire sur la parité

Publié le 21 mai 2012 par Goure

Ecrire un article sur tel ou tel sujet , c'est intéressant , mais  lire des commentaires sur le sujet est encore plus intéressant. C'est faire vivre le Toupin par les échanges de ses lecteurs.
Vous pouvez lire les commentaires en cliquant sur la partie droite du blog et au-dessous des articles qui ont reçu des commentaires.
Je vous propose la lecture d'un commentaire en vous expliquant d'où il provient:
Lorsque j'étais professeur de collège à Roche-la-Molière (42) , j'ai eu comme collègue, Marie-Françoise, professeur agrégée d'italien , devenue par la suite professeur d'université à Grenoble.Nous avons sympathisé: elle savait considérer les autres profs non agrégés  avec l'égalité qui convient entre humains responsables . Pas de mépris , pas d'arrogance. Je me sentais bien avec elle. Et vous voyez que ça a duré puisque le Toupin nous a rapprochées au-delà des km. Merci Marie-Fraçoise pour cette amitié qui perdure.
Une photo de nous deux il y a bien longtemps , lors d'un voyage scolaire en Italie où c'était un plaisir de l'entendre expliquer , faire vivre les monuments historiques.

Voici ce que  Marie-Françoise ( à gauche sur la photo) écrit sur la parité :

"J’ai consacré une grande partie de ma recherche universitaire à la place des femmes dans la société traditionnelle et à son l’évolution au cours du XXème siècle et j’en suis arrivée à la conclusion qu’il est nécessaire aussi que les femmes elles-mêmes ne se mettent pas des barrières et n’aient pas intériorisé l’idée d’une quelconque infériorité! Il faut également qu’elles n’aient pas des hommes une conception archaïque: qu’elles ne pensent pas que, s’ils font des tâches traditionnellement dévolues au femmes, il perdent en prestige viril.
En fait par exemple, même dans l’éducation nationale où les salaires sont strictement semblables pour les hommes et les femmes, plus on monte dans la « hiérarchie » et plus le pourcentage de femmes diminue! Les « instit » sont majoritairement des femmes, les professeurs des Universités sont nettement plus souvent des hommes.
On considère encore souvent qu’être instit c’est bien pour une femme (elle peut aussi s’occuper de ses gosses), mais que le prestige encore lié à l’universitaire sied mieux à un homme ! Et souvent les femmes se « sacrifient » encore pour la carrière de leur homme. Une de mes connaissances disait parlant de ses parents: « ils ont commencé leurs études ensemble « ma mère est « maitre auxiliaire » (précaire) mon père « maitre de conférence » (universitaire).
Pour que la « parité » marche et devienne même obsolète il faut aussi réfléchir aux préjugés et leur faire la peau (ce n’est pas si facile, il faut déjà les repérer en tant que préjugés) et il faut bien évidemment se donner des moyens pour que les structures sociales et familiales permettent aussi que la parité soit vivable… La série TV danoise « Borgen » où l’on voit une femme, épouse et mère, devenir Premier Ministre est particulièrement intéressante et subtile (la réaction logique du mari qui ne veut pas non plus faire les frais de la situation)… j’attends la deuxième saison avec impatience.
Bravo Rosette de proposer de tels sujets de réflexion, les interventions de tes lecteurs sont toutes enrichissantes sur le sujet." MF