Les enfants et le conteur ennuyant

Publié le 23 mai 2012 par Contesetmerveilles

merci à l'ami Bernard Grondin pour ce témoignage de mai 2012, publié ici : https://www.facebook.com/bernard.grondinconteur/posts/10150859517448075
"Bonjour à tous, Je suis conteur et depuis quelque temps, je conte des ptites histoire au manifs du soir de Québec. j'en ai justement une à vous conter. Soyez indulgents car le conte est dans son essence plus à l'aise dans l'oralité vivante, en personne, en vrai avec du vrai monde... Ce conte est une réponse à un Québécois bien intentionné voulant donner une chance au premier ministre Jean Charest de faire son véritable travail de premier ministre...
Lors d'un voyage au Burkina Faso, j'ai vu 200 enfants écoutant un conteur étranger ennuyant au pas possible. Les enfants, habitués d'entendre des conteurs ont vite ressenti cet ennui.
Savez-vous ce que ces enfants ont fait ? Ils ont donné une chance au conteur en l'écoutant plus attentivement. Ces enfants savaient que parfois, en améliorant l'écoute, le conteur peut se faire meilleur, améliorer sa "présence". Mais voilà, le conteur imbu de sa personne n'a pas su recevoir ce cadeau d'écoute. Il a continué d'être aussi plate.
Savez-vous ce que les enfants ont fait ? Non, ils n'ont pas criés ou lancés des cacahuètes. Les enfant ont donné une deuxième chance au conteur en l'écoutant encore plus attentivement, en lui répondant quand l'histoire posait une question... Le conteur n'étant habitué qu'à un public silencieux, car dans son pays d'origine on dit aux enfants de se taire et de ne pas bouger lorsqu'un conteur parle et cela sous peine d'être puni, le conteur est resté imperméable aux efforts de véritables contacts des enfants.
Savez-vous ce que ces petits Burkinabés ont fait devant cet insuccès ? Oui c'est ça, ils lui ont donné une troisième chance. Les enfants se sont mis à l'écouter avec un coeur généreux... une empathie à ressentir la blessure qui empêchait le conteur d'être en abandon... de cette blessure, la résistance de laisser quelque chose en lui s'offrir aux enfant... Tout conteur eut été heureux d'avoir une telle assistance avec autant de générosité. Mais cette générosité n'eut pas son fruit. Le conteur restait fermé et ne cherchait que son propre profit d'admiration et d'écoute, saoulé par cette grande écoute des enfants mais ne donnant rien en retour.
Savez-vous ce que les enfants ont fait après cela ? Non, pas de quatrième chance. Il y a quand même une limite. À l'impossible nul n'est tenu ! Les enfants comme d'une commune âme, sans se concerter, se sont tranquillement levés, ont plié leurs chaises et sont sortis dehors ! Ils avaient mieux à faire à jouer et s'amuser dehors que de perdre leur temps avec un conteur plate !
Une des morales de cette histoire si vous ne l'avez pas encore compris est que Jean Charest a eu assez de chances. Ce serait idiot de continuer à lui en laisser. C'est perdre son temps que de lui laisser encore une opportunité de nous rouler encore et encore dans la farine. le pain quotidien de Charest, on le connait assez maintenant. Terminé ! Et c'est autant dit pour le pays du Québec par rapport au Canada. Nous sommes maintenant assez grands pour sortir et profiter de la vie ! Merci aux étudiants, assez grands pour avoir ouvert la voie de la liberté !"