[J’AI VU LES GRANDES DIGUES AU LOIN]
J’ai vu les grandes digues au loin
Bâties contre l’assaut du temps
Leurs démesures
Brisées par l’ondulante beauté du sel
Des ambitions
Et des rochers gravés jusque dans les cimes
Réduits à une vieillesse lente de galet
Je vois aujourd’hui des hommes creuser la mer
Et retourner la terre
Des projets d’acier dépliés devant l’abîme
Des fumées noires qui s’élèvent
Au-dessus des torses nus
Et des villes fulgurantes ravagées de trous
C’est ainsi
L’oubli
Après l’usure
Qui voudra cette douceur
Qui ne polit que des cailloux
Lionel Jung-Allégret, Écorces, Al Manar | Éditions Alain Gorius, 2012, pp. 54-55. Dessins de Philippe Hélénon.
LIONEL JUNG-ALLÉGRET
■ Lionel Jung-Allégret
sur Terres de femmes ▼
→ Je regarde l’arbre dressé
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site de la revue Phœnix) une note biographique sur Lionel Jung-Allégret
→ (dans le n° 13 de la revue littéraire & artistique temporel) une note de lecture de Nelly Carnet sur le recueil Écorces
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