Magazine Journal intime

Scènes d’une autoroute quotidienne

Publié le 26 mai 2012 par Anaïs Valente

Connaissez-vous cette phrase « le bonheur n’est pas au bout du chemin, il est le chemin » ?

Je trouve qu’elle peut aussi, parfois s’appliquer à une autoroute.  L’autoroute sert à atteindre une destination.  En général, elle ne sert qu’à ça.  On trace sa route.  On ne respecte pas les limites de vitesse, même, parfois (c’est nul).  On pense à l’arrivée.  On l’attend impatiemment.  On ne regarde pas le paysage.  Le bonheur est au bout de l’autoroute, pas durant le trajet.

Mais parfois, l’autoroute, c’est une tranche de vie en soi.  Qui se suffit à elle-même.

Quand, le long du trajet, nous croisons un hérisson écrasé.  Puis un chat écrasé.  Et que l’angoisse monte, jusqu’à ce qu’un des passagers ose un « bon, si ensuite c’est un humain, ne me dites rien, merci ».  Et quelques kilomètres plus loin… un humain.  Vivant (ouf).  Assis.  Il attend.  Quoi ?  Mystère et boule de gomme.

Quand, 48 heures plus tard, je repasse par là, accompagnée d’autres personnes.  Le chat écrasé est toujours là.  Nouveau pincement au cœur en pensant à cette famille qui le recherche sans doute.  Noir et blanc.  Un chat parmi tant.  Mais pour ses propriétaires, LE chat.

Quand on s’arrête sur une aire de repos.  Et puis qu’on s’embrasse comme des fous.  Et plus, rhooo, bien plus, si affinités.

Quand il y a un bouchon.  Un énorme bouchon.  Et que je dois faire pipi.  Horriblement pipi.  Et que je trouve une solution.  Oui, c’était moi, celle qui… non, je ne peux le dire.

Quand on a envie de frites, après une journée à la mer du Nord.  Alors, on s’arrête.  Et on mange des frites.  Puis il se met à pleuvoir.  Il commence à faire noir.  Et c’est bon.

Quand il fait caniculaire et que l’autoroute, on la sillonne à moto (oui, c’est dingue, Anaïs est déjà montée sur une moto).  Quand, à chaque arrêt, il faut enlever les protections épaisses en quatrième vitesse, car la sueur se précipite sur mon corps aussi vite qu’un bernard-l’ermite sur une coquille vide.

Quand on se trompe de chemin et qu’on se retrouve dans un trou perdu.  Quand retrouver l’autoroute est malaisé.  Quand on n’a pas de GPS.

Quand on fait une pause.  Et qu’on s’offre un sandwich au jambon pas très bon, une sucrerie très très chère et une boisson très désaltérante.  Et que ça ressemble à un festin.

Et quand on revient de vacances… mais ça, c’est toute une histoire en soi, que je vous conterai une autre fois…


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