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Oserez-vous aller jusqu’au bout de cette ombre
Saurez-vous de vos doigts dénouer les plages du silence
Mon chant se blottit entre les mots
Hérisse un peu plumes et poils
Pour affronter ce froid du dedans
Il n’est pas de feu assez vif
Pas de flamme assez vibrante
Pour te consoler d’être encore
Quand tant d’autres sont déjà partis
Sous les mauvais coups d’un temps brun
*
Je m’en retourne au jour
Passion de Saint Matthieu aux oreilles
Bach chuchote ma douleur
Mes doigts saignent sur le clavier du jour
Les mots qui viennent
Je le sais
Voudraient savoir prendre une autre voie
Quoi toujours cette plainte toujours
Toujours ces larmes toujours
Comme toujours le sang toujours
Et ce sentiment d’indignité
Dans le serrement du cœur glacé d’effroi
*
Nulles nuées assez tendres
Pour t’offrir le repos mérité
La nuit se fit courte sur les cris d’enfants
Suppliciés déjà d’être en ce monde
Bien avant arme fatale
Manosque, 21 mars 2012
© Xavier Lainé, avril 2012
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