René Girard, diplômé de l'École des Chartes, est né à Avigon en 1923. A partir de 1947 et jusqu'à présent, il enseigne aux États-Unis dans plusieurs universités où il est professeur. ( Il est membre de l'Académie française) .
Professeur de littérature comparée, il étudie les grands auteurs de – ce qu’il appelle-la littérature "mimétique" : Shakespeare, Dostoïevski, Proust, Cervantes… et le décryptage des rites, des mythes et des tragédies grecques, amènent René Girard a des intuitions qu’il travaillera ensuite dans ses recherches…
Je résume : ( et j’y reviendrai…):
- le désir médiatisé (l’objet du désir est désigné par les autres) et la fascination (donc, le tabou) du mimétisme ( mimétisme parce qu’il s’agit d’un désir ( simple, universel ) par deux sujets d'une même chose. )
- La violence est le fondement de toute société et le rite religieux est le fondement de toute culture… Selon Girard, le sacré a toujours eu pour fonction de résoudre le drame de la violence par la mise en place du sacrifice de boucs-émissaires ( victimes désignées coupables)
- enfin, la religion chrétienne a radicalement bousculé ces fondements en substituant l’amour à la violence. La Bible, contrairement aux mythes, renonce à la violence et prend le parti des victimes reconnues dans leur innocence.
Il est intéressant de noter que René Girard est devenu croyant au fur et à mesure de ses découvertes.
René Girard, comme anthropologue, philosophe, développe dans ses livres (La Violence et le Sacré, 1972; Des choses cachées depuis la fondation du monde, 1978; Le Bouc émissaire, 1982) une analyse du phénomène de la violence par le désir mimétique..
La re-découverte de textes de René Girard, à la lumière de la doctrine catholique, me semble particulièrement féconde pour une réflexion religieuse…
C’est d’ailleurs le propos de James ALISON, dans son livre « Le péché originel à la lumière de la Résurrection »… Et le profond plaisir de découverte ressenti à ces lectures, me pousse à tenter de reprendre avec mes mots, ce qui me semble vraiment « lumineux ». ( à suivre )