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Actus de Hongrie

Publié le 31 mai 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Madame Liszt s'est éteinte. Celle que le critique musical Bernard Gavoty avait ainsi baptisée dans Le Figaro des années 70 du siècle précédent est décédée le 17 mai. France Clidat est morte à son domicile parisien à l’âge de 79 ans. La cérémonie religieuse a eu lieu le 25 mai, à 15 h, en l’église Saint-Pierre de Montrouge dans le XIVe arrondissement de Paris, elle a été suivie de l’inhumation au cimetière du Père-Lachaise. La célèbre pianiste qui était née le 29 novembre 1932 à Nantes, avait obtenu le prix Liszt à Budapest en 1956, elle a enregistré l’intégrale des œuvres pour piano de Franz Liszt et a donné plus de 2.700 concerts dans le monde entier.

Le Concours Eurovision de la chanson eut lieu pour la première fois le 24 mai 1956 à Lugano, sous le nom de Grand-Prix Eurovision de la Chanson européenne, il avait été créé sur le modèle du Festival de San Remo qui lui existait depuis 1951. La 67e édition s'est déroulée le 26 mai 2012 au tout nouveau Palais de Cristal de Bakou, en Azerbaïdjan, sous les yeux de plus de 100 millions de téléspectateurs. La Hongrie y participait avec le groupe Compact Disco qui interpréta en anglais la chanson "Sound of our hearts" (voir vidéo), elle s'est classée 24e avec 19 points. Cette chanson avait été sélectionnée le 11 février 2012 lors d'une finale nationale et avait participé à la première demi-finale le 22 mai. La Hongrie a participé pour la première fois en 1994 à ce concours qui se déroulait cette année-là à Dublin. Elle y avait obtenu la 4e place et 122 points avec la chanteuse Friderika qui interprétait "Kinek mondjam el vétkeimet?" (À qui pourrais-je bien dire mes péchés?). Elle n'y a pas participé en 1996 ni entre 1999 et 2004. Rappelons que cette année, il y avait 26 candidats. La Suède, pour qui c'est la cinquième victoire à ce concours, a obtenu la première place et la Norvège la 26e. Quant à la France, elle s'est classée 22e. En ce qui concerne les pays limitrophes de la Hongrie, on constate que la Serbie est 3e, la Roumanie 12e et l'Ukraine 15e. En 2009, l'Espagnole Susana Fortes faisait paraître aux éditions Planeta "Esperando a Robert Capa" qui obtint le prix Fernando Lara la même année. En 2011, sa traduction "En attendant Robert Capa" effectuée par Julie Marcot paraissait chez Hélène d'Ormesson et récemment le titre a été repris dans la collection 10/18. On y retrouve Gerta Porohylle, née le 1er août 1910 à Stuttgart dans une famille de la bourgeoisie juive d'origine austro-hongroise. Venue s'installer à Paris en 1933, elle devint par la suite la compagne du photographe Endre Ernő Friedmann qui se rendra célèbre sous le nom de Robert Capa, il l'initiera à la photographie et elle s'appellera Gerda Taro. L'auteur évoque les milieux intellectuels parisiens de ces années-là, notamment les cafés tels Le Dôme et bien d'autres où se côtoyaient Walter Benjamin, Joseph Roth, Arthur Koestler, Willy Brandt, Bertold Brecht, ou Anna Seghers. Puis ce sera la guerre civile en Espagne qui éclate le 18 juillet 1936 et qu'ils suivront du côté républicain. Montée sur le marchepied d’une voiture, Gerda sera happée le 25 juillet 1937 par un char républicain sur le front de Brunete et mourra le lendemain à l'hôpital de l'Escurial où elle avait été conduite. Des amis, le poète Rafael Alberti et son épouse, iront reconnaître le corps. Elle fut enterrée au cimetière parisien du Père Lachaise où Pablo Neruda et Louis Aragon prononcèrent son éloge funèbre devant une assistance nombreuse.Est aussi évoquée la fameuse valise contenant des négatifs et des clichés de Gerta Taro et Robert Capa. Perdue au cours des vicissitudes de l'époque, elle fut redécouverte en 2008 après maintes aventures. On a eu le plaisir d'en découvrir le contenu l'été dernier lors des Rencontres photographiques d'Arles. Par ailleurs, il se dit depuis un certain temps qu'un biopic allait être réalisé par Michael Mann.

La Grande librairie est une émission littéraire diffusée le jeudi soir sur la chaîne française France 5 depuis septembre 2008 et présentée par François Busnel. Le 3 mai, il recevait entre autres invités, Magda Hollander Lafon pour son livre "Quatre petits bouts de pain" sous-titré "Des ténèbres à la joie", paru en février 2012 chez Albin Michel. Cette juive hongroise née en 1928, a été déportée à l'âge de seize ans, avec sa mère et sa sœur au camp d'Auschwitz-Birkenau (Pologne). Rescapée, elle est accueillie en Belgique, y poursuit des études et devient psychologue pour enfants. Elle se convertit au christianisme, se marie et aura 4 enfants. Depuis des années, elle intervient souvent auprès des jeunes pour témoigner. Dans "Quatre petits bouts de pain", il ne s'agit pas seulement de l'épreuve qu'elle a endurée, mais du message que lui transmit une mourante du camp en lui donnant quatre petits bouts de pain. C'était un message de vie et même de joie. "Tu es jeune, tu dois vivre! Tu dois vivre pour dire au monde ce qui se passe ici pour que ça ne puisse plus se passer dans le monde". Et l'auteur de préciser que la mourante a ouvert ses mains et qu'il y avait les quatre minuscules petits bouts de pain moisis. "Mange et tu vivras". Magda Hollander Lafon dit qu'elle pensait qu'elle aussi allait mourir, mais elle a senti le poids de ce message et a mangé les morceaux de pain. Ce n'est pas son premier livre, en 1981, elle a publié "Les Chemins du temps" aux Éditions ouvrières et "Souffle sur la braise" en 1993 aux Éditions du Cerf. On peut s'étonner qu'elle ait attendu plus de trente pour parler de cet épisode tragique de sa vie, elle révèle que ce qui l'a décidée, ce sont les propos de Louis Darquier de Pellepoix, ancien commissaire de Vichy aux questions juives. Dans une interview à L'Express, parue le 28 octobre 1978, il y déclare notamment "Je vais vous dire, moi, ce qui s'est exactement passé à Auschwitz. On a gazé. Oui, c'est vrai. Mais on a gazé les poux". Elle avoue qu'elle en a été si révoltée que le soir elle en a rêvé. Elle venait de prendre conscience qu’on lui avait confié quelque chose d’extrêmement important et lourd. Elle décide donc d'en faire part.

Le 1er juin à 19 h, l'Institut hongrois de Paris (France) organise une soirée dans le cadre d'une de ses missions qui consistent à présenter et propager la littérature hongroise et les ouvrages spécialisés hongrois accessibles en langue française. Cela concerne donc les traductions récentes de la littérature classique et contemporaine hongroise mais aussi les œuvres ayant un rapport avec le pays ou la civilisation, la culture, l’histoire hongroises écrites par des auteurs d’origine hongroise ou française vivant en France. L’un des ouvrages présentés sera "La Jérusalem sicule" de Géza Szávai, traduit du hongrois par Georges Kassai et Gilles Bellamy. Il s'agit de l'histoire de ces habitants du pays des Sicules que rien ne rattachait au peuple juif, mais qui sont devenus "Juifs dans leur âme".
Le romancier Géza Szávai est né en Transylvanie le 4 décembre 1955 et vit actuellement a Budapest depuis 1988. Il est également l'auteur de plusieurs essais et de contes pour enfants. Parmi ses romans les plus importants, on relève "Promenade avec femmes et bouquins", "L’arche d’Aletta" et "Le dernier millénaire a Marienbad". "En passant sur le champ enneigé" et "Qui nous a vu nus"? du cycle des "Grands et petits romans" sont déjà parus.

Du 28 mai au 3 juin, se tiennent à Lyon (France) aux Subsistances, vieille construction réhabilitée du Ier arrondissement, les 6es Assises du roman "Penser pour mieux rêver". Soutenues par la ville de Lyon, la région Rhône-Alpes, la direction régionale des Affaires culturelles, la Délégation générale à la langue française, l'Académie de Lyon et le Centre national du livre, cette importante réunion comporte de nombreuses sections, telles les tables rondes avec des écrivains français et étrangers. Dans le secteur Entretiens, on note un dialogue d'écrivains, avec Péter Nádas et Pierre Pachet, le 30 mai à 21 h. Le romancier, essayiste, scénariste et dramaturge Péter Nádas est né le 14 octobre 1942 à Budapest. Il a reçu entre autres le Prix Kossuth en 1992, le Prix autrichien de littérature européenne en 1995 et en France, le Prix du Meilleur livre étranger en 1999 pour "Le Livre des mémoires" traduit du hongrois par Georges Kassaï, chez Plon. "Histoires parallèles" est sa dernière œuvre qui a été très remarquée, c'est un entrelacs de personnages et d'époques avec les horreurs qu'on peut imaginer, racontés en plus de 1100 pages. Depuis la Hongrie des années 1920 jusqu'aux jours suivant l'effondrement du mur de Berlin. La traduction chez Plon est due à Marc Martin en collaboration avec Sophie Aude Plon.

Il y a quelques semaines, ressortait en France le film britannique "The life and death of colonel Blimp", "Colonel Blimp" en français, sorti en 1943. Le scénario et la réalisation étaient de Michael Powell et Emeric Pressburger. Ce dernier, scénariste et producteur était né Imre József Pressburger, le 5 décembre 1902, dans une famille juive de Miskolc, dans le département de Borsod-Abaúj-Zemplén, au nord-est de la Hongrie. Après des études à Prague et Stuttgart, il devient journaliste en Hongrie et en Allemagne à la fin des années 1920, et se retrouve scénariste pour l'UFA à Berlin. La conjoncture politique l'incite à s'exiler à Paris, il s'installe ensuite à Londres où il fréquente quelques cinéastes hongrois dont Kellner Sándor László devenu Alexander Korda. Celui-ci, propriétaire de London Films, l'engage comme scénariste. Il rencontre Michael Powell et c'est le début d'une longue collaboration. Devenu citoyen britannique en 1946, Emeric Pressburger est mort le 5 février 1988 d'une pneumonie. L'Institut hongrois de Paris ne se contente pas de proposer des expositions, des conférences ou des films, il lui arrive aussi de s'intéresser à la cuisine et naturellement à celle de Hongrie. C'est ainsi qu'il va abriter les 2 et 3 juin un Atelier de cuisine hongroise animé par Mária Kövendy, excellente cuisinière francophone. Il sera possible de s'initier aux secrets de certaines préparations assez mal connues en Europe occidentale, la soupe "palóc" aux haricots verts, le poulet au paprika avec "nokedli", le dessert "császármorzsa" par exemple. Cette initiation se fera par groupes de 6 à 8 personnes maximum sur durant environ 3 h, le matin et l’après-midi. Il sera demandé une participation de 15 € par séance. Le 3 juin à 19 h, une conférence/débat sur la gastronomie traditionnelle et moderne clôturera ce cycle culinaire, elle sera accompagnée d'une dégustation avec Csaba Harmath et Mária Kövendy. 1er mai 1900, mort à Endenich pès de Bonn, dans un sanatorium; privé du peintre Mihály Munkácsy, né Mihály Lieb le 20 février 1844 à Munkács, actuellement Moukatcheve en Ukraine.

2 mai 1896, Budapest est la deuxième ville d'Europe à se doter d’un métropolitain, il fut inauguré lors de l'Exposition du millénaire.

3 mai 1903, naissance à Nagyvárad, aujourd'hui Oradea en Roumanie de Georges Politzer. Il s’exile en France après l’échec de la république des Conseils et obtient une agrégation de philosophie. Il est fusillé le 23 mai 1942 au Mont-Valérien à cause de ses activités politiques.

5 mai 1928, naissance à Budapest de Pál István Ernő Sárközy, père du précédent président de la République française Nicolas Sarkozy.

6 mai 1960, mort à Hambourg du compositeur d'opérettes Pál Ábrahám. Il était né le 2 novembre 1892 à Apatin, aujourd'hui dans la province autonome serbe de Voïvodine. On doit à cet ancien élève de l'Académie de musique Franz-Liszt de Budapest, "Viktoria und ihr Husar", "La fleur de Hawaii" ou "Ball im Savoy" par exemple, qui font toujours les beaux soirs des théâtres d'Europe centrale et parfois d'ailleurs.

10 mai 1900, funérailles de Mihály Munkácsy, elles "ne devaient pas être les obsèques d'un mort, mais la célébration d'un immortel. Le XIXe siècle devait entrer dans l'histoire avec l'homme qui s'était fait l'écho de ses enthousiasmes et de ses passions". Propos écrits à cette occasion et que reprend John Lukacs dès les premières lignes de son ouvrage "Budapest 1900". Dans les lignes qui suivent, Lukacs décrit la lente marche du cortège parti de la Place des Héros et s'acheminant vers le cimetière de Kerepesi.

11 mai 2012, décès de László Seregi, célèbre danseur et chorégraphe de l'Opéra national de Budapest. Il était né le 12 décembre 1929 dans la capitale hongroise.

12 mai 1917, création à l'Opéra de Budapest du ballet pantomime en un acte de Béla Bartók "A fából faragott királyfi" (Le prince de bois), op. 13, Sz. 60, sous la direction d'Egisto Tango qui resta dans cet établissement avant d'être appelé à l'Opéra National de Budapest de1913 à 1919. L’œuvre fut composée entre 1914 et 1916 sur un argument de Béla Balázs et orchestrée de 1916 à 1917.

17 mai 1949, mort à Budapest de Béla Balázs qui était né à Szeged le 4 août 1884 sous le nom de Herbert Bauer. Cinéaste, il s'illustra aussi dans tous les genres littéraires. On lui doit le livret de "A Kékszakállú herceg vára" (Le Château de Barbe-Bleue) et du "Prince de bois" de Bartók. Il fut membre du comité culturel révolutionnaire lors de l'éphémère République des Conseils de Hongrie en 1919 et à sa chute est obligé de se réfugier en Autriche, puis ensuite à Berlin. Il fut le scénariste de Leni Riefenstahl et de Georg Wilhelm Pabst. Après 1933, il s'installe à Moscou et en 1945, il rentre en Hongrie où il fondera l'Institut Hongrois du Cinéma.

18 mai 1896, naissance à Kolozsvár, actuellement Cluj en Roumanie du photographe Martin Munkacsi qui mourut le 13 juillet 1963 à New York.

22 mai 1951, mort à Budapest du docteur Roland Jacobi, champion de tennis de table en 1926 à Londres. Il était né le 9 mars 1893 à Banská Bystrica, actuellement en Slovaquie.

23 mai 1861, naissance à Kaposvár, dans le département de Somogy du peintre József Rippl-Rónai. Il étudie à Munich et Paris puis est proche de l’École de Pont-Aven et ensuite des Nabis avant de rencontrer Maillol à Banyuls dans le département des Pyrénées-Orientales. Peintre reconnu en Hongrie, il meurt dans sa ville natale le 25 novembre 1927.

25 mai 1954, mort en Indochine du photographe Robert Capa qui sauta sur une mine, il était né Endre Ernő Friedmann le 22 octobre 1913 à Budapest.

30 mai 1893, naissance de la violoniste Jelly d'Aranyi de Hunyadvár. Elle est morte le 30 mars 1966 à Florence.

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