À 850 km de son épouse gravement malade
Il a 38 ans. Il est professeur d'EPS dans l'Orne. Il y a 7 ans, il était stagiaire dans l'académie de Montpellier. Suite au mouvement interacadémique, il a obtenu l'académie de Caen alors que son épouse, enseignante en SVT, était déjà titulaire de son poste à Montpellier.Pour ne pas être séparés, les époux partent à Mayotte. Mais quatre ans après, leur contrat terminé, c'est le retour en métropole. Elle dans l'académie de Montpellier. Lui dans celle de Caen. Ils ont deux enfants. Ils accueillent également deux autres enfants d'une famille mahoraise en grande difficulté. Alors que la famille s'apprête à accepter cette fatalité de la séparation (la mère restant avec les enfants dans la maison familiale du Gard), un fait nouveau bouleverse leur quotidien déjà compliqué.
La mère de famille tombe malade : elle est atteinte de sclérose en plaques. Le père de famille a dû demander un mi-temps annualisé pour rester de septembre à janvier auprès des siens. Si aujourd'hui, l'état de santé de l'épouse est stationnaire, les époux sont confrontés à un choix difficile. L'épouse est tombée enceinte.
« Était-il concevable de laisser une femme faible, enceinte, seule avec quatre enfants ? » interroge le père de famille dans un courrier adressé au médiateur de la République. Le couple pense que non. La jeune femme a avorté le 10 mars. Et le professeur d'EPS vient de recevoir la réponse des demandes de mutation. Il est toujours dans l'académie de Caen.
« Je suis désespéré, écrit le père de famille au médiateur. À chaque fois que nous avons essayé d'avoir une stratégie de mutation, les règles changent, les politiques changent... » Il a exposé son cas au service social de l'Inspection académique, au médecin du Rectorat, à la principale de son collège, « Ils me répondent tous être sans solution ».
L'enseignant en arrive à la conclusion que la seule solution serait de changer de métier. Son sentiment est que la « machine » qui l'emploie est
« bien trop grosse pour que les sentiments et les situations humaines puissent être prises en compte ».
source:
Ouest-France