Récit d’accouchement du jour plein d’humour

Publié le 02 juin 2012 par Madameparle

Cette semaine Cécile nous raconte avec beaucoup d’humour la naissance de son bébé.

Vous pouvez la retrouver sur son blog.

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Je suis à trois semaines de mon terme et j’ai rendez-vous aujourd’hui chez mon gynéco. Bilan « Vous n’accoucherez pas avant deux semaines madame ! ». Très bien ça me va !  J’annonce la nouvelle au père formant et nous décidons d’aller profiter du soleil tant que nous pouvons encore le faire… Au programme : Marche de quelques kilomètres au bord de la mer puis envie d’andouillette frites, que je n’hésite pas à assouvir, évidemment ! Après ce menu ô combien gastronomique nous rentrons à la maison où je m’endors profondément.

Le lendemain je me lève grognon et barbouillée (overdose d’andouillette peut-être !). Père formant va faire des courses. Sa mission principale outre le fait d’acheter des conserves et des surgelés (sur les conseils de la sage-femme pour survivre à l’arrivée de bébé le premier mois) était de me dégotter un soutien-gorge d’allaitement. Super papa rentre tout fier d’avoir trouvé le fameux soutien-gorge à la bonne taille. Sauf qu’il ne me plait pas ce soutif. Donc je râle. Pauvre père formant a beau me dire qu’ils ressemblaient tous à ceux imposés par le kolkhoz en U.R.S.S, je m’acharne.

Bon, j’ai faim maintenant (encore tiens !). Je descends manger et demande : « Il est où le cassoulet ? ». Réponse de père formant « Bah y’en a pas, on en mange jamais ». Ma défense : « Oui mais la sage-femme a dit d’acheter des conserves et puis je suis sûre qu’en rentrant de la maternité j’aurais envie de cassoulet ! ». C’est bien connu qu’accoucher donne subitement des envie de gastronomie diététique du sud-ouest, on ne le dit pas assez chez Laurence Pernoud !

15h50 : Après cet épisode du cassoulet, je décide de retourner me coucher (j’ai fait assez de dégâts comme ça). Père Formant va sur facebook. Le téléphone sonne. C’est une copine, qui d’un coup a eu un flash : « Zezelle a-t-elle accouché ? ». Je raconte l’histoire du soutien-gorge d’allaitement et du cassoulet à ma copine, nous avons un fou rire et d’un coup : « Hôôô, je crois que je perds les eaux ! ». Père formant attrape le téléphone et raccroche. Je lui dis de la rappeler pendant que je me change car elle va s’inquiéter. Réponse de la cop’s « Mais pourquoi tu me rappelles, partez vite ! ».

16h15 : Arrivée à l’hôpital, je perds encore du liquide amniotique et on peut me suivre à la trace, ce qui est super chouette. Les gens devant l’hôpital me souhaitent bon courage, c’est vrai qu’on se doute que je ne viens pas pour des cors au pied. A la maternité un sage-femme nous accueille. (Oui on dit comme ça même pour un homme et pas maïeuticien comme on pensait).

Jusqu’ici tout va bien, je suis souriante, je n’ai pas mal.

17h : premières contractions douloureuses. Papa transpire, beaucoup. Il doit rappeler son pote pour qu’il lui amène un tee-shirt propre et une pierre d’alun.

19h30 : Deux heures et demie que je souffre… Je demande à la sage-femme présente si je peux aller dans la baignoire. A ce moment, les contractions sont très fortes et très rapprochées (toutes les minutes). Je ferme les yeux et souffle très fort. Papa essaie de mettre en œuvre ce que nous avons apprit aux cours de préparation à l’accouchement, à bas la méthode Bonapache, je ne supporte plus qu’on me touche.

20h : arrive la sage-femme de la « relève », elle a une sacrée pêche, ce sera parfait pour me donner du courage.

Avec elle, une auxiliaire de puériculture, elle est infecte et râle avec sa voix nasillarde quand je peine à sortir de la baignoire à cause d’une contraction. Si j’avais tous mes moyens je lui aurais fait bouffer ses dents.

20h30 : J’arrive en salle d’accouchement.

21h30 : L’anesthésiste arrive, jeune, beau, sympathique ma foi. Il demande à papa de sortir 15 minutes le temps de poser la péri. Petit soulagement au bout de 20 minutes mais ce n’est pas suffisant. Le bel anesthésiste revient m’injecter une dose. Je suis enfin soulagée et même s’il avait eût 30kg de plus et trois dents en moins je crois que j’aurais quand même souhaité lui rouler une pelle, tellement je vais mieux.

Le temps passe nous écoutons de la musique, préparée avec soin par père formant. Lui lit tranquillement pendant que moi je rêvasse.

A ce moment je suis bien je veux rester comme ça une éternité et veux surtout ne plus accoucher. Qu’on me laisse tranquille un peu les enfants !

00h30 : Rien ne va plus ! Je sens des choses bizarres dans mon corps. Père formant appelle la sage-femme. Effectivement, verdict : il va falloir pousser maintenant.

00h42 : La sage-femme : « j’appelle le gynéco de garde, le bébé est en souffrance, il faut aller très vite maintenant ». Episio, ventouse, poussez maintenant, encore, encore, encore, stop !

01h03 : La sage-femme dépose la plume sur mon ventre. Moi j’ai du mal à réaliser ce qui vient de se produire. Père formant est très ému. Il dit : « Je crois que c’est une fille ». Vérification du corps médical « oui c’est bien une fille, félicitations ! ».