Y a la pluie qui chagrine Quand le temps est pourri
Mais qui nous rafraîchit Quand le soleil décline
Il fut un temps où je rentrais souvent chez moi en survolant le ciel belge et en redécouvrant à chaque retour la beauté de cette terre. Je revenais de ces pays d’Afrique qui ont un charme fou, mais qui ne laissent voir du ciel qu’étendue de sable désertique ou que brousse désorganisée. Il suffisait de regarder les champs belges structurés, riches et fertiles pour comprendre ce qui fait la richesse de nos pays : la pluie !
La pluie est omniprésente, tout en laissant sa place aux jours sans pluie. Officiellement, un jour de pluie sur deux dans nos régions. En réalité, il pleut plus souvent la nuit que le jour, et nous bénéficions donc de toute évidence de plus de jours « sans » que de jours « avec ». Même si on a souvent tendance à faire croire le contraire.
Il y a pluie et pluie. On peut craindre le déluge qui nécessiterait l’arche de Noé, l’orage qui détruit parfois plus qu’il ne faudrait, la grèle qui plus souvent ravage qu’elle ne séduit. On peut ne pas trop aimer la bruine ou le crachin qui sans véritablement tomber nous transpercent jusqu’au os. Mais on se laisse séduire par une averse qui ne fait que passer, par une giboulée qui rappelle que l’hiver n’est jamais très loin, par une ondée qui vient nourrir la terre de son eau tout en laissant le soleil continuer à la chauffer…
Quel bonheur après certains orages de humer l’odeur de la pluie humide, de voir la terre et les plantes respirer pour se réjouir de cette manne céleste. Quel jaillissement d’espoir de savoir qu’après la pluie vient de toute façon le beau temps. Quel émerveillement de découvrir l’arc-en-ciel lorsque pluie et soleil se courtisent.
« Et ruisselle à jamais, sur le chemin, l’eau d’une heure de pluie, dans la lumière. »
(Yves Bonnefoy)
Qu’est-ce qui fait vivre la vie Qui nous porte au-delà de nous Qu’est-ce qui nous rend fou Qui nous donne autant d’envie
Y a la pluie qui chagrine Quand le temps est pourriMais qui nous rafraîchit Quand le soleil décline