L’affaire Bettencourt bientôt de retour sur le devant de la scène avec une dimension autrement plus spectaculaire ? Selon plusieurs sources judiciaires, le juge chargé de l’enquête sur l’abus de faiblesse présumé sur l’héritière de L’Oréal a organisé d’importantes confrontations peu avant le 15 juin prochain. Pourquoi avant cette date ? Tout simplement parce que ces jours précèdent l’expiration de l’immunité présidentielle de l’ancien chef de l’Etat. Le magistrat bordelais semble donc s’approcher d’une convocation de Nicolas Sarkozy.
Premier protagoniste pris dans les mailles judiciaires, Patrice de Maistre, ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt soupçonné d’avoir organisé un financement illégal de la campagne présidentielle deNicolas Sarkozy en 2007, écroué depuis le 23 mars dernier et dont une troisième demande de remise en liberté a été rejetée mardi, sera ainsi confronté à plusieurs protagonistes vendredi prochain puis le 14 juin. Patrice de Maistre sera notamment mis en présence de quatre anciens membres du personnel de maison des Bettencourt -l’ex-majordome Pascal Bonnefoy, l’ex-comptable Claire Thibout, l’ex-secrétaire Chantal Trovel et un ex-femme de ménage. Une autre confrontation par visioconférence est aussi programmée par le juge d’instruction Jean-Michel Gentil le 14 juin avec René Merkt, avocat suisse impliqué dans des retraits d’espèces, a-t-on appris à l’audience.
Mis en examen pour “abus de faiblesse, abus de biens sociaux et escroquerie aggravée”, Patrice de Maistre a admis avoir reçu dans son bureau de l’argent retiré en espèces en Suisse sur les comptes Bettencourt, quatre millions d’euros au total en 2007-2009, mais assure l’avoir ensuite remis aux Bettencourt et dit ignorer ce qu’ils en ont fait. Les avocats de Patrice de Maistre ont répété à l’audience où sa demande de remise en liberté a été rejetée qu’ils ne comprenaient pas l’utilité de la détention de leur client et suggéré qu’elle était en fait motivée par la volonté de préparer la mise en cause de Nicolas Sarkozy..
Susceptible d’être inquiété dans ce dossier, Nicolas Sarkozy perdra le 15 juin l’immunité pénale liée à sa fonction qui empêchait depuis 2007 toute audition ou poursuite. Le juge d’instruction s’interroge notamment sur des retraits d’espèces opérés avec la coopération de René Merkt, notamment deux de 400.000 euros chacun au moment de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Ces retraits coïncident dans le temps avec une rencontre entre Patrice de Maistre et Eric Woerth, alors trésorier de la campagne Sarkozy, et aussi avec une possible visite de Nicolas Sarkozy chez les Bettencourt à Neuilly.
Source: TF1