Le Second livre

Publié le 06 juin 2012 par Gborjay

On a beau fignoler de façon maniaque son premier roman, le retravailler à la loupe, ressasser indéfiniment ses points forts et ses – bien rares, pensez-vous – faiblesses, vient tôt ou tard le moment où il faut savoir débrancher.

On s’en rend compte petit à petit, on se prend à réfléchir à d’autres idées, on repart dans une phase imaginative nouvelle. On ne se le dit pas encore en face, mais on y pense de plus en plus, jusqu’à, un beau jour, se rendre à l’évidence : un petit nouveau est en gestation, un projet de chef d’œuvre que vous pourrez consciencieusement massacrer sur une longue période jusqu’à en faire un petit avorton de littérature dont on se serait bien passé.

C’est là où les questions, nombreuses, se posent. Faut-il changer de genre littéraire ? Changer de style, ou en adopter un ? Changer d’atmosphère ? De quelle façon ?

Mais un confort nouveau se fait jour : vous n’êtes plus un débutant. Vous vous souvenez de vos erreurs, et vous perdre ainsi moins de temps à les reproduire :
- ne pas faire un plan préalable qui détaille un minimum l’histoire ;
- pire, ne pas prévoir autre chose que le début – et éventuellement la fin ;
- employer encore et toujours les mêmes adverbes pour alourdir les mêmes verbes ;
- remettre au surlendemain ce qu’on remet déjà au lendemain ;
- perdre son temps à se motiver sur Internet au lieu d’écrire ;
- etc.

 N’oubliez pas également que, si par le plus grand des hasards vous ne disposez pas du talent de l’Auteur, vous pouvez choisir de ne pas infliger à l’humanité un nouveau pensum sorti de votre sac. Celle-ci ne pourra que s’en montrer reconnaissante, du moins n’exprimera pas, pour une fois, le moindre ressentiment.

Gustave Borjay vous salue.

« Téléthon » est un mot-valise, mais vous vous en doutiez déjà n'est-ce pas ?