Les chroniques iraniennes et/où perses de Jafar : Iran et judaïsme

Publié le 08 juin 2012 par Menye Alain

LA CHRONIQUE LIBRE DE JAFAR

Juifs Iraniens dans une synagogue de Téhéran

L’Iran et le judaïsme… ? Encore un sujet sur lequel nos médias occidentaux disent n’importe quoi ! L’ « élite » politico-médiatique occidentale soumise au sionisme et ne pouvant voir le monde autrement qu’à travers le prisme de cette idéologie raciste ne manquera jamais de nous dire que par sa politique anti-sioniste et son soutien au Hamas et au Hizbollah libanais, l’Iran est forcément un état antisémite… Et pas besoin pour cette caste soumise aux intérêts israéliens de démontrer en quoi la République islamique d’Iran est antisémite, si ils le disent c’est un fait et nous devons les croire sur parole ! Plutôt que de faire confiance à ces clowns du Monde où du Figaro, analysons les liens historiques unissant l’Etat iranien au judaïsme, cela sera plus pertinent. Si vous êtes habitués à avoir des relations entre Iran et judaïsme l’image donnée par les médias désinformateurs et y croyez dur comme fer par conviction, ne lisez pas la suite de cet article, la vérité pourrait provoquer chez vous, une crise d’urticaire…

L’empire Perse a abrité une communauté juive à partir de l’an 597 avant Jésus-Christ lorsque commence l’exil de Babylone suite à la prise de Jérusalem par l’empire babylonien. De nombreux juifs ayant eu la chance de ne pas être faits prisonniers et réduits en esclavage s’exilent alors, surtout en Perse, un état tolérant. En 538 avant Jésus-Christ l’empereur Perse Cyrus II renverse l’empire babylonien et l’annexe au sien. Il donne alors le droit aux juifs s’étant exilés dans son empire de rentrer à Jérusalem, maintenant que le danger babylonien ne les guettent plus. Même si une majorité de cette diaspora juive a fait le choix du retour à Jérusalem, une petite minorité fit le choix de rester. Ils sont les descendants de l’actuelle minorité juive iranienne.

Sous le règne de Xerxès Ier (empereur entre 486 et 464 avant jésus-Christ), l’empereur fut marié à une femme juive nommée Esther, dont l’histoire a été rapportée dans le Livre d’Esther. Ce texte religieux, et non historique, raconte de façon très romancée et historiquement invérifiable, et donc peu fiable, l’histoire de cette reine mais nous savons qu’historiquement, par les faits prouvés, que Xerxès Ier fut effectivement marié à une femme juive nommée Esther. L’événement décrit dans ce livre selon lequel l’empereur de Perse empêcha son grand vizir d’exterminer la communauté juive et le décapita afin de la protéger est d’ailleurs commémoré sous le nom de fête du Pourim. Le mausolée abritant sa tombe (ainsi que celle de son oncle) est situé à Hamedan, une ville située dans l’ouest de l’Iran actuel. Il est un haut lieu de pèlerinage pour les juifs iraniens.

Le Prophète des 3 grandes religions monothéistes, Daniel, a également son tombeau en Iran, à Suse.

Le seul massacre avéré des membres de la  communauté juive en Iran a été commis… par l’envahisseur afghan ! Les afghans commencent à envahir la Perse en 1724, commencent des exactions contre les populations juives à partir de 1729 et la Perse retrouve son indépendance en 1730, expulsant l’envahisseur (précisons que le terme « afghan » en ce siècle désignait uniquement les actuels pachtounes). Jamais un pouvoir en place, perse ou iranien, n’a été violent avec la communauté juive iranienne, la plus ancienne dans un pays actuellement musulman et une des plus nombreuses encore aujourd’hui.

Saluons le fait que le gouvernement iranien a accordé durant la seconde guerre mondiale la nationalité iranienne à entre 1200 et 1500 juifs afin de leur permettre d’échapper aux déportations nazies.

Suite à la création de l’Etat d’Israël, la grande majorité de la communauté juive iranienne a fait le choix de faire son Alya (ce que les juifs apellent le retour en terre sainte) en allant s’installer dans l’Etat dit juif, et cette tendance s’accentua en 1979.

La communauté juive iranienne actuelle est estimée entre 25000 et 30000 membres, pour presque 90000 au début du XXème siècle. Mais cette communauté, bien que le prosélytisme leur est interdit par la loi, jouit de la liberté totale de pratiquer son culte, le Majlis (assemblée nationale iranienne) compte même un siège réservé à la communauté juive (ainsi que deux autres réservés respectivement aux communautés chrétiennes et aux zoroastriennes). La ville de Téhéran compte même à elle seule 25 synagogues que personne n’a déjà profané. Cherchez l’erreur  !

En conclusion, nous pouvons affirmer que par son état et sa politique actuelle, l’Iran, pays anti-sioniste, n’a rien d’antisémite, ces deux notions n’ayant même rien à voir ! Nous n’affirmons pas qu’il n’existe aucun raciste en Iran, il y a des cons partout, mais le racisme envers la communauté juive est un sentiment très minoritaire, les perses antiques, ainsi que les iraniens aujorud’hui ont formé et forment un peuple très ouvert et tolérant. Je tiens pour finir cette troisième chronique à dire que tous les juifs du monde, quel que soient leurs courants, tous  les chrétiens du monde, quel que soient leurs courants, et tous le musulmans du monde, quels que soient leurs courants, doivent s’unir contre cette idéologie sioniste se faisant passer pour le porte-parole du judaïsme. Les trois religions monothéistes sont belles, ne les salissont pas par des conflits inutiles ! En tant que musulman pieu, je considère juifs et chrétiens comme mes frères. Je tiens à saluer Allain Jules ainsi que la modératrice, et vous dit à la semaine prochaine pour une nouvelle chronique. Je finis en vous laissant deux vidéos : la première est pour illustrer mon propos sur la situation actuelle des juifs en Iran, et prouver que je n’invente pas le chiffre de 25 synagogues à Téhéran. La seconde est un petit hors sujet afin de vous faire découvrir la musique perse contemporaine : Nazanin-e-Maryam (ma chère Maryam), un pur délice pour les oreilles de Mohammad Noori.
 
Je vous dit à la semaine prochaine,

Salaam ahlikoum !

Jafar.