Un an après la Guerre des Spores, il ne reste plus que deux générations : les Starters, en début de vie, et les Enders, qui auront bientôt terminé la leur. Orphelins, Callie et son petit frère Tyler vivent dans les ruines d'un immeuble abandonné et tentent, chaque jour, de survivre en échappant aux marshalls qui les traquent. Il existe une solution pour s'en sortir : l'entreprise Prime Destination propose aux Starters, en échange d'une grosse somme d'argent, de louer leur corps à des Enders pour faire la fête. Mais tous les Enders n'ont pas pour but de s'amuser...
Tout dans ce roman m'attirait : la couverture, le titre, le pitch, la nouvelle Portrait d'un Starter (qui nous éclaire d'ailleurs sur le choix de la couverture du roman), et les avis enthousiastes de nombreux lecteurs. Néanmoins, une fois le livre refermé, je n'ai pu m'empêcher de ressentir de la déception à cause d'un (gros) détail et d'une question que je me suis posée tout au long de la lecture : comment la société en est-elle arrivée là ?
Le principe de l'intrigue est très original et assez bien exploité. Le fait de pouvoir louer son corps pour survivre, de le mettre entre les mains d'adultes égoïstes pour lesquels il ne représente qu'un jouet, et de devoir faire confiance à une entreprise aux motivations douteuses est une excellente idée, il n'y a aucun doute là-dessus. L'enchaînement des péripéties est intéressant, même si j'ai trouvé l'intrigue assez linéaire et que je me suis parfois un peu ennuyée.
Au niveau des personnages, j'ai regretté un manque de profondeur sur la plupart d'entre eux, mais étant donné que le lecteur suit Callie la plupart du temps et qu'elle a été assez développée par l'auteur, cela n'est pas tant gênant. Du point de vue du style, c'est largement passable, le roman se lit tout de même très facilement, sans aucune difficulté, même s'il n'y a pas d'effort particulier sur l'écriture.
Ce qui pèche selon moi, c'est la description du contexte. Mis à part quelques flashbacks, quelques indices disséminés ça et là et quelques pensées de Callie, l'auteur ne décrit pas le contexte : pourquoi la Guerre des Spores a éclaté, pourquoi il ne reste que deux générations, pourquoi les Starters sont pourchassés et internés ? Que de questions auxquelles l'auteur ne répond pour ainsi dire pas et qui permettrait au lecteur de comprendre les réactions de Callie, les intentions de Prime Destination et tant d'autres choses. Cela permettrait au lecteur de comprendre ce qui se passe dans ce monde, au lieu de rester le nez collé aux évènements du roman qui, on le comprend pourtant, sont motivés par des enjeux qui les dépassent largement. J'ai trouvé cela assez frustrant : on n'a assez d'éléments pour comprendre que quelque chose de très important se trame, mais l'auteur ne donne pas assez de pistes pour que le lecteur puisse essayer de deviner les enjeux qui le dépassent.
Malgré tout, Starters reste une lecture très agréable et très dépaysante. Je lirai sans aucun doute le second tome, à paraître en novembre 2012, qui m'assurer que l'auteur développe le contexte par la suite.
Starters, Lissa Price, Editions Robert Laffont (R), 2012, 449 pages
J'ai lu Starters dans le cadre d'une lecture commune organisée par styx2005 sur Livraddict.