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Les dernières quarante huit heures. Tranquille descente après...

Publié le 10 juin 2012 par Fabrice @poirpom
Les dernières quarante huit heures. Tranquille descente après...

Les dernières quarante huit heures. Tranquille descente après une petite quinzaine en pleine montée d’acide touristique.

Retour en avion à Bogota, le samedi matin. Arrivée à la mi-journée dans l’appart’ de K-pu, qu’elle abandonne dans quelques jours. Le midi, menée par K-pu, Gomar prépare un poulet curry ananas qui aurait fait chialer Ghandi de bonheur s’il l’avait goûté.

Le temps d’une rapide vaisselle et c’est le début de l’opération moules. Calés sur le canapé, la journée, jusqu’à la nuit et l’extinction des feux, se résume à faire défiler sur l’écran de télé des films achetés à l’arrache par K-pu. Du cinéma gravé sur DVD, avec jaquette mal imprimée, vendue une misère dans la rue. Idéal pour une descente. Jean-Jacques Annaud, Le Chat Botté, un thriller colombien… La crème de la crème des vendeurs de rue. Agrémentés de chips au citron et de bière, la nuit s’installe et emporte tout le monde sans le moindre problème.

Au réveil, lecture. K-pu motive la troupe pour aller zoner au marché. Les donzelles font des emplettes et claquent des pesos à tout va. Surtout K-pu qui se prend pour un émir.

Mi-journée. Arrivée chez Juan-K, un vieil ami de K-pu qui a lancé une grosse invitation pour Colombie-Pérou, le match de foot. Une bien bonne idée. Surtout qu’il n’a pas de télé. Qu’importe, l’un de ses potes déboule avec un LCD géant sous le bras. Celui de son salon à lui. Deuxième problème: pas d’antenne. Ce sera du streaming. À dix-sept heures, début du match. Entre temps, pluie de bière et apéro bien fourni. Et tacos. Et digestion lourde. Le match est mou. Malgré la victoire de la Colombie, les convives sont déçus. Fin du match, télé éteinte dans la seconde. Et l’aguardiente, qui vient compléter la bière (en parallèle), continue sa lente chute dans les gosiers.

À la nuit tombée, retour en taxi chez K-pu. Elle et Gomar restent encore une semaine en Colombie, à trainer à droite à gauche même si rien n’est encore décidé. Mais l’appart’, lui, doit être libéré le lendemain après-midi. Alors là, mini opération Tempête du Désert pour tout regrouper pour le déménagement du lendemain. Ce qui traîne ne doit plus trainer.

Vers minuit, Gomar et K-pu ont les yeux qui piquent. Sur le vieux matelas sans drap, au milieu de ses valises géantes, K-pu bougonne un peu. Pliée en deux par une douleur qui lui agrippe les entrailles.

Gomar traîne en calbute sur son tas de vêtements, propres et sales, destinés à devenir son sac dans un futur très proche. Genre demain matin. Elle se glisse dans son duvet.

Deux cocons nocturnes calés sur un vieux matelas défraîchi. Deux papillons diurnes de quatre ans d’âge mental qui s’apprêtent à piquer du nez.

Un p’tit bisou demain avant de filer?

Le lendemain matin, à six heures moins cinq, les deux papillons ont des gueules d’étoiles de mer. Gomar échouée sur le ventre, K-pu sur le dos. Un petit parfum de Dragon Ball. Tortue Géniale et Son Goku après une méchante bouffe. Ne manquent que les bulles de morve qui sortent des narines et se gonflent, par intermittences.

Totalement inconcevable de les réveiller.

Coup de klaxon. Taxi.

Sur le canapé, le gros sac à dos prêté par Obélix il y a maintenant plus de six mois. Parce qu’il fallait un sérieux contenant pour partir. Et mademoiselle Obélix a généreusement dépanné.

Coup de klaxon. Taxi. Direction l’aéroport. Repasser par Caracas avant de filer ailleurs, glander un peu.

Dans le salon, la lumière du jour peine à s’installer - la grisaille de Bogota l’en empêche.

Quatre ans d’âge mental. Huit ans à deux. Idéal pour se poiler.

Des couleurs plein les yeux. Des barres de rire plein les oreilles.

Merci les filles.


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