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une bonne et une mauvaise nouvelle

Publié le 11 juin 2012 par Despasperdus

La mauvaise nouvelle, c'est incontestablement le résultat du Front de gauche aux dernières législatives qui, même s'il réalise un carton plein dimanche prochain, conservera de justesse son groupe parlementaire à l'Assemblée nationale.

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Bien-sûr, on pourrait relativiser l'échec, se réjouir d'avoir doublé le score du PCF, dénoncer cette Vème République guère représentative, revenir sur le redécoupage des circonscriptions qui favorise les deux grands partis et les campagnes aux villes, évoquer le haut taux d'abstention qui est à pleurer, mettre en exergue les chiens de garde du système qui ont osé mettre dans le mettre sac les héritiers de Guy Mocquet à ceux de Pierre Laval, pointer la récente négation des repères qui ont structuré la vie politique depuis la Libération entre les forces issues de la Résistance et l'extrême droite, dénoncer la complaisance dont bénéficie le Front national ripoliné en marine, ou s'attarder sur le bipartisme mais pour notre part, c'est la déception qui l'emporte.

La campagne des législatives a été désastreuse :

  • l'ultra-personnalisation (affronter Le Pen et un système clientéliste "socialiste" était courageux mais était-ce si indispensable ?) ;
  • la focalisation du combat Front contre Front réduit le message et rétrécit la portée du combat politique du Front de gauche (on ne lutte pas seulement ou exclusivement contre le FN, mais d'abord contre le capitalisme néolibéral et ses représentants, et le FN est l'un d'eux);
  • le désistement républicain (pourquoi se retirer systématiquement au profit du PS, même en faveur de candidats PS qui représentent ce que nous combattons?)
  • les tractations avec le PS au risque de se compromettre avec des élus et des fédérations socialistes pas exempts de tout reproche (est-il vraiment vital d'empêcher une poignée de frontistes de siéger à l'Assemblée nationale ?);
  • l'attachement à des institutions européennes marquées du sceau de l'idéologie néolibérale depuis ses débuts (la position du M'PEP n'est pas infondée...).

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Construire une force progressiste et indépendante demande du temps, de la patience et de la volonté politique. Et de la lucidité.

Aussi, en interne - au sein de toutes les forces qui le composent - le front de gauche devra analyser sans complaisance cet échec collectif. La réflexion devra également porter sur l'organisation du Front de gauche, à la fois pour éviter certaines dissonances et atermoiements, et pousser plus loin l'intégration des organisations présentes et l'ouverture aux autres forces anticapitalistes et écologiques.

Enfin, concluons sur la bonne nouvelle venue directement de Grèce. Syriza va devenir la première force politique. Nos camarades vont devoir montrer l'exemple à tous les peuples d'Europe que la misère, l'austérité et la régression sociale ne sont pas une fatalité.

Et puis, en réfléchissant bien, les perspectives pour le Front de gauche ne sont si sombres puisqu'il fait aujourd'hui un score deux fois plus important que celui de Syriza lors de la victoire du PASOK de Papandreou en 2009...


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