A mon avis, la religion est tombée dans le piège que lui tendaient ses adversaires… Ceux-ci ont reproché à la religion de véhiculer des mythes au détriment de l’expression rationnelle. Aussi, pour répondre et convenir à la rationalité du monde, les Pères de l’Eglise, déjà, ont souligné l'historicité de Jésus-Christ et se sont efforcés de donner une forme grecque, c'est-à-dire rationnelle aux dogmes fondateurs de la foi. L’Eglise elle-même s’est efforcée de démythologiser le substrat religieux, en luttant contre les religions populaires et en remplaçant, par exemple, un tueur de dragons par un Saint-Georges soi-disant historique … !
Le mythe est rapporté aux peuples primitifs et aux enfants…
- Les mythes païens sont dénoncés et considérés comme de l’idolâtrie. (De idolatria de Tertullien )
- Du côté des philosophes, le Traité théologico-politique de Spinoza, exprime que toute expression de la foi incapable de résister à l'interrogation de la raison est qualifiée de « fable », c'est le cas du Coran plein de « superstitions aliénantes » (cf. Pensées métaphysiques, II, VIII). C'est pourquoi Spinoza se refuse à cautionner les miracles. A titre d'exemple, il explique le franchissement de la Mer Rouge par « un fort vent d'est » (cf. Pensées métaphysiques, II, VIII). Il « feint » d’admettre que les fables, mythes et miracles sont nécessaires pour « émouvoir les âmes et les disposer à l'obéissance et à la dévotion » (Traité théologico-politique, p. 690 in Pléiade)…etc
De fait aujourd’hui, certaines « spiritualités » cherchent à tout pris à rendre scientifique leur message quitte à s’enfermer dans un « matérialisme spirituel »
Le mythe est-il porteur d’une sagesse, d’un enseignement, ou n’est-il que le signe de l’archaïsme et de la crédulité.. ?