Magazine Humeur

Mais quel grossier personnage !

Publié le 12 juin 2012 par Mistervautier @mistervautier

Des fois, certaines personnes feraient bien de la fermer. Ca éviterait que d’autres fassent la gueule et que l’atmosphère soit plombée. Le pire, c’est que le coupable cherche à se défendre pour justifier, voire même réhabiliter, sa gaffe. Par conséquent, les choses empirent.

Oui, oui, je vais vous raconter, mes chers amis lecteurs. Tout doux, Bijou, ralentissons notre rythme. Arrêtons-nous même. Et racontons le malaise de la veille…

Hier soir, Lulu et moi nous trouvions à un dîner de copains. Quatre à table, deux couples. Des tagliatelles à la crevette – pas mal, mais les tagliatelles étaient peut-être un peu trop cuites – accompagnées d’un Rosé de Saint-Tropez, la soirée commençait très bien.

Tous les sujets de conversation, même les plus polis ou idiots, furent abordés. Lulu a raconté avoir adoré La conquête, très bon film sur l’irrésistible ascension de Sarkozy au pouvoir. Je raconte ma dernière commande de photo par une star de la télé – si, si, je vous jure mais j’en parlerai quand ce sera livré et accroché – nous rions tous de bon cœur aux plaisanteries lâchées ça et là, au cours du repas.

Et c’est à la fin de ce dernier que tout s’est gâté. Les desserts sont un souvenir – merveilleux fondant au chocolat et sa glace à la vanille – les cafés sont fumants sur la table.

Un des convives racontent un souvenir de vacances de ski. Tout le monde écoute. Il parle bien, cet homme, il souligne les détails, dramatisant à souhait une histoire somme toute banale, Il ménage ses effets, ralentit ses phrases, place un gag. Ah, mais l’anecdote devient plaisante. Voire originale et distrayante. Il termine alors par :

“- Je m’en souviens très bien, c’est là où j’ai conçu ma fille.”

Il sourit benoitement, ému de tant de bonheur nostalgique. Sa petite fille, son ange, sa princesse, a été conçue à ce moment. Evidemment, par association d’idées, le lit et des ébats sexuels s’imposent dans les esprits de tout le monde. Dont celui de la femme actuelle du maladroit narrateur qui n’est pas, mais tout le monde l’aura compris, la mère de la fille en question. Elle commente, mi-figue, mi-raisin :

“- Bravo. Tu es très indélicat.”

La deuxième femme du repas de  surenchérir :

“- Indélicat ? Lourd, oui !”

Lulu me regarde, navrée. L’auteur de cette bourde est celui qui écrit ces lignes.

C’est moi.

J’essaye de riposter par un très pathétique : “- Tu as la mémoire courte…” mais c’est trop tard, jJ viens d’être élu gros blaireau de la soirée et peut-être même de l’année, à une majorité écrasante.

Mes amis prennent le chemin du départ, écroulés de rire. Pour une fois, c’est moi le lourdaud, le mec moyen, le Dupond Lajoie. Lulu va au lit, me dit à peine bonsoir.

J’essaye encore un coup :

“- Tu fais la gueule ?

- Pas du tout, répond-elle en se tournant de son côté, signe qu’elle va s’endormir. Bonsoir, dors bien.”

Bon, le problème est simple : comment vais-je pouvoir sauver la situation ? Hein ? Je suis mal barré, vous en conviendrez.

Le lendemain matin, donc, ce matin, – c’est vous dire que c’est tout frais – Lulu souriante, me lance :

“- Tu écris sur ton blog ce que tu as fait hier soir, avec ton humour et ton style, je te pardonne bien volontiers…”

J’en reviens donc au début de mon papier :

Des fois, certaines personnes feraient bien de la fermer. Ca éviterait que d’autres fassent la gueule et que l’atmosphère soit plombée.

Certes, certes. Mais si je ne l’avais pas ouverte un peu trop – je parle de ma grande bouche, but yes, of course – je n’aurais pas écrit cette chronique à la demande d’une femme absolument merveilleuse qui en plus d’avoir de l’humour, possède une qualité que peu de personnes ont…

Du panache.

I love you. All of you. And Lulu, of course.


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