Pendant que j'avais bloqué ma tête, pour plus sentir la vie, je rêvais que je notais des phrases que j'entendais et qui me venaient chépa d'où, mais c'était Fifi qui me parlait... en fait. Il se demandait si j'existais encore. A quoi je pensais. Ou même si je pensais. Et je pensais à l'alphabet, ou à la liste des verbes irréguliers en anglais... ça dépendait... ou à des petites chansons tu vois, que je me récitais. Des comptines de quand j'étais petite, pour me bercer. Et me rythmer. Ne pas entendre ce qu'il me disait. Et surtout ce qu'il me disait pas. Et pour ne pas penser. Aussi. Ne plus penser. Je voulais lui parler mais j'avais pas de mots pour décrire le chagrin teinté de désillusion que j'avais enfermé à l'intérieur de moi. Ou alors je comptais, aussi. Des tables de multiplication. Pour pas le voir si triste. Ne pas pleurer. Je savais pas par où commencer. Pour les psys. Même s'ils m'affirmaient qu'ils n'étaient pas des psys d’abattoir comme ceux que j'avais connus à l’hôpital publique. Ils ne m'ont pas brusquée. C'est ça qui m'a frappée. Ils étaient soigneux avec moi. Ma mère m'avait promis que je remettrai jamais les pieds dans un HP public depuis la dernière fois. Quand un de mes amis anonyme avait appelé les flics et que j'avais atterri là bas... Un ami virtuel hein... pas un ami de la vie. Au début je croyais que c'était normal que j'aille là bas, pis au bout d'un moment, genre une heure, j'étais prête à partir, dans le brancard, avec le pyjama et tout, tu vois... et c'est là que je me suis dit : "mais qu'est ce que je fous là moi ?", et que j'ai fait un scandale. Que j'ai alerté tout le service. Qu'après ils ont appelé l'HP. Que le directeur de l'HP, dès qu'il a entendu mon nom, il les a sommés de me lâcher. Le gros t'sais... le même que y'a dix ans à qui j'avais fait une tête à la Picasso quand il m'avait attachée, avec ses dix autres compères. C'est là qu'ils ont appelé ma mère. Aussi. Et que moi, j'ai chopé la psy par le bras pour la forcer à me regarder. Dans les yeux. Ce qu'elle n'avait pas fait depuis mon arrivée. Elle reçoit les gens à la chaine. Aux urgences médicales, tout d'abord. Et puis elle les dirige, ensuite. Bref c'est là que je me suis aperçue qu'en étant normale,, et qu'en doutant, même violemment, de ce que tu faisais là, ben ils te croyaient plus, les psys, en fait... que quand tu dis que t'en sais rien... ou que peut être... ou que tu ne sais pas trop. T'es plus crédible tu vois. Et sérieux, ça allait pas recommencer !... Bref... ça c'était y'a dix mois environ... un truc comme ça... Mais là, cette fois... ça m'a même pas fait peur. J'avais même pas envie de lutter tu vois. D'expliquer quoi que ce soit. Je voulais juste plus penser. Voir des murs blancs. Me vider la tête. Et la recharger. Avec du calme. Alors pendant les premiers jours, j'ai récité. Compté. Et fredonné. Avant de leurs déballer mon coeur. Ecorché. Je faisais des rêves aussi. De voyages simulés que j'avais jamais faits. Sur playstation. Alors que je déteste les jeux vidéo moi !.. C'était comme dans une pub, quand la maman a fini de donner le petit dèj aux enfants, qu'elle a fait le ménage, sa muscu sur la TNT... et qu'enfin elle s'accorde une petite pause sur le canapé blanc qui trône en plein milieu d'une pièce immense sans doute ignorée des enfants tellement tout est nikel, ou alors elle s'est levée à 4h du mat la meuf, pour tout faire briller... Y'avait un piano blanc aussi, et un écran géant... et c'est moi qui jouais. Et qui étais dedans. Qui devais gagner des vies. Mais guidée par moi. Je croyais même que je connaissais Pacman et Sonic, et que personne ne voulait me croire... C'était l'horreur... parce que tout était vrai. Et chaque fois, ça tournait au cauchemar. Et quand je me réveillait, je repensais à tout ça. Tout ce que je voulais oublier justement. Et qui m'avait conduite là. Et que j'ai pas l'intention de te raconter parce que justement, là : j'ai oublié. Ça a marché. C'est bizarre mais ça m'a pris comme ça. J'étais trop bien. Comme enveloppée de soie. Et on aurait dit que mon corps lévitait. Quand j'ai décidé de tout raconter aux psys. Et qu'ils m'ont crue. Alors que pourtant tout était mélangé et dans le désordre. Faut dire que ça a duré environ 60 fois plus longtemps que les deux minutes que tu passes dans le bureau des psys d’hôpital psychiatrique chaque matin pour voir si ton traitement te fait plutôt baver, plutôt trembler, plutôt bégayer... ou les trois... C'était la première fois que je voyais des psys écouter. La première fois que je leurs parlais... aussi... tu me diras. A l'HP t'as pas le temps : à peine t'arrives qu'ils t'achèvent. Parce que le problème avec l'HP, aussi... c'est que c'est pas comme la prison. T'as pas genre : un avocat, un procureur, un juge... et chacun démêle l'affaire. Le vrai du faux. Nan. L'HP, t'as que des procureurs, ou des témoins à charge. Ceux qui te mettent là, en gros. Toi, t'as juste à la fermer. Et à te laisser te faire lobotomiser. C'est au choix en fait, la lobotomie : avec... ou sans ton accord... Je suis sortie sans prescription. Juste celle d'éviter les infos. Ça agit trop sur moi. Alors que ça sert à rien : tout va bien, comme on me dit. Et c'est vrai que tout va bien. En fait. J'ai la vie que je voulais et je m'en aperçois même pas... C'est ballot !... La rue, l'HP, tout ça c'est derrière. Faudrait que je l'admette une bonne fois pour toute. Que pour moi c'est fini... la galère. Que je suis libre. Ou alors que j'arrête de vouloir faire la révolution avec des révoltés de pacotille qui te fuient dès que tu sors des vérités qui touchent à l'essentiel... pourvu que rien ne change jamais. Ou alors pas trop vite le matin et doucement le soir... Parce que on sait jamais t'sais : si ça changeait vraiment ? Qu'est ce qu'ils feraient, les gens ? Ils pourraient même plus se prendre pour des victimes ? Oh ben nan alors !... #arrête de chialer Pénélope... Pis changer quoi ? Sarkozy est parti. Je me suis réconciliée avec le corps médical psychiatrique, que demander de plus ? Tout évolue tu sais. Qui te dit que d'ici une petite poignée de décennies, tu vas kiffer la police, ou les politiques, autant que je kiffe les psys aujourd'hui ?... Pour ça, jeune indigné en papier mâché, avalé, digéré... et en attendant ce petit miracle, je vais même te laisser toutes tes dents... pour que ça leurs fasse bien mal, quand tu les suces... #DuPontLaJoie ♫♪ sur le pont ♫♪ d'Avignon ♪♫ on y danse tous en rond ♪♫ #EnRondOuiC'estToutAFaitCa... "Oh mais euh... pauvre de moi... j'ai vécu toute ma vie dans les livres... ça fait super mal... Allô maman, comment tu m'as fait chuis Bobo... je voudrais me battre mais sans me faire mal !"... LoOoOoL...
A demain les gens... ou un de ces quatre... c'est vrai : c'est les vacances... N'oublie pas de faire comme j't'ai dit hein... si tu vas dans le Sud...
Tu sais gens que je vais faire un nouveau blog, avec que des belles choses, puisque y'a que ça maintenant dans ma vie : que de très belles choses... et de très "belles personnes", selon la formule consacrée dans tous les real TV show, et hyper tendance, à dire... Ah oui c'est vrai, j'avais oublié... les "belles personnes"... lol... Mais ça je te raconte demain, là je suis morte :) Demain ou en rétrécissant un peu ce que je te raconte... parce que là c'est large, mais c'est normal je commence toujours comme ça... Et après, je fais un zoom... J'aime bien partir sur des bases où tout le monde pense (d'un commun accord presque tacite voir tactile, entre les esprits qui se regroupent en un seul, comme ça...) que c'est moi la cinglée, et qu'ils découvrent, au fur et à mesure, que pas du tout en fait... Un peu comme les psys tu vois ?!... Sauf que là je vais aller plus vite... j'ai pas autant de temps qu'avant... quand je me disais que tout arrivait, et qu'avec le temps... avec le temps va tout s'en va... Et ben nan... avec le temps : tout s'arrange ^^
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