Mythes et « Religion naturelle »

Publié le 16 juin 2012 par Perceval

- Il n’existe pas de culture humaine où nous ne puissions trouver des récits mythiques. A la différence de l’animal, l’homme se pose la question du « Pourquoi ? » … Pourquoi l’existence de ce monde, pourquoi l’homme et la femme, pourquoi le mal, pourquoi la mort … ?

- Nous avons décidé de juger « les mythes » à l’aune du « progrès », et comme ils viennent du fond de notre histoire, d’un temps non civilisé, archaïque.. , nous avons conclu que la langue mythique ne pouvait que représenter une forme infantile du développement de la pensée humaine !

Le rationalisme, depuis la Grèce antique jusqu'au 19ème siècle, a ainsi considéré les mythes comme des fables, voire comme une opinion fausse, une divagation de l'esprit, un récit populaire, irrationnel. Est mythique ce qui est illusoire, intuitif, prélogique !

- Le mythe n'est pas seulement une parole de l'homme sur lui-même et sur le monde. Il est aussi un mode de connaissance et c'est pour cette raison qu'il est tenu pour « vrai ». Car la vérité du mythe réside dans le fait que les hommes y trouvent des connaissances dans le cadre culturel qui leur est familier, sur le monde, les êtres et les choses qui y vivent.

Dans le langage mythique, ce qui s'est passé « jadis » , signifie l'essence même des choses… «  Au commencement … »

- Le mythe porte les interrogations existentielles de l’homme. Il n’en possède pas vraiment les réponses, mais il se heurte à une « réalité supérieure », qu’il appelle le divin… Mais, que peut-il en savoir ?

Cette lumière que les mythes projettent sur la condition humaine est toujours un regard de l'homme sur lui-même. Le mythe crée t-il le dieu à son image ?

Lorsque les mythes parlent de puissances supérieures à l'homme, d'êtres divins, génies, loas ( vaudou ), dieux avec lesquels il faut nouer des relations - ce qui est le fondement de toute religion -, les mythes partent toujours de l'homme.

 Dans cet environnement , la religion devient : l'accomplissement scrupuleux des observances rituelles, dans le respect et la piété, pietas, dus aux puissances divines. C'est ce que dit Cicéron en reliant le mot religio au verbe relegere qui connote l'accomplissement attentif des observances rituelles selon la coutume des ancêtres, le mos majorum. L’homme s’attire les bienfaits des dieux, il négocie, « marchande » .. !