On sait depuis longtemps que ce genre d’album n’a pas vraiment grâce aux yeux du marché français. Il suffit de voir certains disques rester aux portes de notre territoire (cf. le dernier Reckless Love) par manque d’intérêt de certains distributeurs ou d’un public (prétendument) pas réceptif… Quoi qu’il en soit, et ceux qui nous lisent le savent bien, quand on entend des petits jeunes reprendre à leur compte l’héritage du heavy metal des 80’s, cela nous fait toujours chaud au cœur. Nostalgie ? Tentative de prolonger l'adolescence ? On laissera notre psy nous le dire. La particularité de The Morning After est d’être un groupe anglais qui aurait aimé grandir sur la côte ouest des Etats-Unis, en plein période glam metal, tout en gardant les pieds bien ancrés dans la perfide Albion, avec les influences naturelles de la N.W.O.B.H.M.. Vocalement parlant, Sam Ryder, le guitariste-chanteur, cherche l'originalité en essayant parfois de marier deux types de chant opposés. Par exemple, « Into The Fire » sonne comme un titre de Def Leppard (période « High ‘N’ Dry ») qu’un rustre de la scène screamo viendrait perturber avec son chant primaire. C’est amusant, sans plus, mais comme Ryder le fait avec parcimonie, on ne lui en tiendra pas rigueur. Dans « Legacy », il y a tout un tas de bonnes chansons simples et efficaces, qui ne vont pas repousser les frontières du genre, loin de là, mais qui seront tout à fait agréable à reprendre en coeur. « Limit » aurait pu être un bon morceau mais il reste un peu faiblard par rapport à « America » et sa vitalité débordante. La vidéo de ce dernier morceau montre un groupe qui ne demande qu’à remplir les stades américains et Sam Ryder y met vraiment du sien, il faut le voir se démener comme un beau diable pour convaincre son auditoire. « The Witch Is On My Back » ou « Over The Wire » sont totalement imprégnés de cette période où le heavy metal anglais concevait des albums capables de traverser l’Atlantique (Tygers Of Pan Tang, Heavy Pettin’, Tokyo Blade, Grand Prix…) pour plaire au public américain. Parfois, la formation s'aventure sur un terrain heavy progressif : « Streams Of Stars » est un titre aux ambiances variées et aux mélodies vocales aériennes. Après le pétillant « You Can’t Hurt Steel » (2009), il faut reconnaître que The Morning After continue de bourrer d’énergie et de tubes potentiels ces albums. Voilà donc un disque de heavy rock pop tout à fait recommandable. The Morning After, Legacy (Rising Records) Dans les bacs
Elvira Santa
The Morning After, America (official video)