Soldats de métier ou chômeurs dissimulés ?
Les obsèques solennelles des quatre derniers « morts pour la France » en Afghanistan ont amené certains à s’interroger : fallait-il une telle solennité pour des hommes qui n’avaient finalement été victimes que des risques du métier ? Ce métier, ne l’avaient-il pas choisi en toute connaissance de cause ?
Il est vrai qu’on en fait moins pour les nombreuses victimes des accidents du travail comme pour ceux que la pression hiérarchique amène à craquer et à se suicider.Il fallait, en l’occurrence, montrer qu’ils n’étaient pas des soldats perdus, comme ceux d’Indochine de 1946-54, et qu’ils avaient participé à une mission sacrée au nom de la France et pour la sécurité des Français —une problématique contestable et d’ailleurs contestée.Etaient-ils pour autant des soldats de métier qui avaient choisi d’aller au baroud en toute connaissance de cause et par gout de l’aventure et des amitiés viriles ? Une étude d’il y a quelques années montre que l’on s’engage le plus souvent par manque de perspectives professionnelles plus que par vocation guerrière.