Liberté Obligatoire

(C'est moche putain, comme design, ça gâche tout)

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Moi la liberté je suis pour, à partir du moment où t'es pas obligée de te sentir libre comme quand elle rime avec "démocratie" par exemple, avec des gens qui te disent : "Ouais ben ici t'es libre t'as vu : t'as le droit de voter, ou pas... t'as le droit d'être con et même de donner l'exemple, de dire n'importe quoi... d'acheter ce que t'as envie, de bouffer jusqu'à t'en éclater la panse, d'ingurgiter ou de te laver avec des produits qui favorisent la vente d'armes, de porter des minis jupe et des décolletés pour exciter les célibataires de la terre entière qui vont se taper des queues le soir en pensant à tes prothèses PIP ou à ton cul ou les maris qui touchent plus à Madame parce que Madame elle en veut plus". Désolée pour le vocabulaire hein... mais quand j'entends des mots comme "levrette"… "point G" ou "cul bite couilles" à longueur de journée à la télé, je me trouve plutôt soft, comparé. Pis tu me diras : si ça te gêne pas qu'entre deux vidéos chirurgico/pornos, n'importe qui déverse son ADN en pensant à toi... ben c'est ta liberté aussi... C'est ça la liberté. C'est : comme tu veux.

Moi perso, cette société du "on montre tout et on dit tout" qui consiste à te passer pendant que tu bouffes, et sous couvert de reportage médicale sur la chirurgie esthétique, des images en gros plan de meufs qui se font refaire la foufoune... ou des gens qui miment leur ébats sexuels intimes devant les caméras sans aucune gêne... ça m'hallucine. Des "journalistes" qui te parlent de "la levrette" autour d'un plateau télé, ou même des meufs qui te pondent sans pudeur aucune des slogans à la : "osez le clitoris"… cette façon d'employer des mots tellement crus que le seul truc qui te vient en tête c'est les images de l'échographie des cordes vocales de Céline Dion, je me dis que "trop de liberté tue la liberté"… et je préfère me faire la mienne propre : la liberté de la pudeur, ça s'appelle. De la pudeur sexuelle, j'précise... parce que les émotions ça me dérange pas de les étaler... du moment que je me sens bien, moi...

Je trouve qu'on confond "sexualité" et "pornographie" depuis quelque temps. Tu savais que y'avait des hommes qui, avant de sortir dehors et d'affronter les quelques douzaines de paires de nibards qu'ils vont croiser sans pouvoir y toucher, ou de fesses qui vont se tortiller... étaient obligés de visionner des milliers d'images chirurgico/pornographiques à l'affilée... et si tu veux mon avis, ça les calme peut être sur le coup, ces films... mais sur la longueur, chuis pas sûre. Moi perso, je préfère très nettement un gars qui va voir des putes, qu'un gars qui se branche sur un site de cul. C'est vraiment un "tue l'amour" les images que les hommes aiment bien voir. Pas tous hein... heureusement... mais de façon "phénomène sociétal". Une vraie partouze générale globalisée... cette société... Sauf qu'ils oublient juste de te demander si t'es consentante, qu'on te demande même pas si tu veux y participer ! T'es comme intégrée dedans d'office tu vois... Et c'est comme ça pour tout... Y'a pas que "le sexe"... tous les sujets, et dans tous les domaines... La grande partouze universelle. La vulgarité à l'état brut, sous couvert de liberté d'expression... et vas-y qu'on parle de toi, la femme, et de ton cul, mais t'as plutôt intérêt à te sentir libre hein... sinon c'est que t'es arriérée. Has been... Kaput.

Bref. Donc ouais... tout ça pour dire que oui je suis pour la Liberté, à condition qu'elle soit pas imposée telle que conçue par une poignée de gens qui ne le sont même pas eux-mêmes en tout cas pas plus que toi si t’en crois sa façon de se tenir, toujours un manche à balai dans le cul. Parce que si t'as le droit de croire que t'es libre, mais que t'as pas le droit d'en douter, ni de la remettre en question, alors où est la liberté ? Forcer les gens à se croire libres, c'est déjà plus de la liberté, ça... Et la démocratie c'est ça : c'est la liberté, mais sans la liberté.

La liberté tu vois, c'est pas une apparence. C'est dans la tête. Au fond de soi. C'est comme une vraie croyance en fait, pour moi. Comme un vrai Dieu qui existe vraiment, mais que tu peux voir qu'une fois que t'en as la preuve. Et cette preuve, elle réside d'abord dans le fait que pour être libre, il faut d'abord et avant tout savoir que tu ne le seras jamais... mais que tu seras toujours libre de croire que tu l'es. Et t'as même plutôt intérêt... Et ça marche... Un peu de spontanéité dans ton coca light, de la fraicheur dans ton yaourt bio, de l'indépendance et de l'autonomie dans ton déo, le gout de la différence dans ton rasoir... Oui la poudre aux yeux, ça marche... mais ça pique un peu nan ? Parce que les tiens ils sont tout fermés.

Pis la preuve aussi que la Liberté, c'est dans la tête, sinon comment t'expliquerais que même derrière des murs, ou des barreaux, certaines personnes soient plus libres que toi qui vient d'accomplir ton devoir de citoyen Français avant d'aller aux journées portes ouvertes Renault ?

En France c'est pire qu'ailleurs et très particulier, parce que remettre en cause la notion de la liberté dans le pays des droits de l'homme blanc et un peu de la femme… le pays de l'égalité, et de la fraternité, ce serait comme remettre en cause la réputation sur laquelle elle a forgé son image, son histoire, et sa déclaration universelle des droit de l'homme. Sa grande générosité toute condescendante d'accueil de « l'autre », son semblable... parce que en plus, elle te l'offre, dis toi, cette liberté forcée et surveillée... et que t'as plutôt intérêt à adhérer à sa conception.

Moi perso je trouve ça grave. Parce qu'avec des principes pareils t'as vite fait de faire croire à quelqu'un qui est peut être plus libre que toi qu'il ne l'est pas, ou qu'il l'est moins que toi... et même s'il l'est plus que toi, il l'est peut être pas au point d'être détaché de toutes les conneries qu'il entend à longueur de temps et à passer au dessus de l’ineptie H24 sans jamais se sentir touché dans sa dignité ou son intégrité. Parce que la liberté, non seulement c'est pas apparent, mais ça se prouve pas... non plus.