Le Québec, pire que la Syrie selon l’ONU ?
Ces paroles incendiaires seront prononcées aujourd’hui, 18 juin 2012, par la Commissaire aux droits de la personne de l’ONU madame Navi Pillay, devant les membres du Conseil des droits de la personne. À moins qu’elle ne change d’avis à la dernière minute.
Seul le Canada « alarme » madame Pillay. La Syrie, par exemple, ne fait que la « préoccuper ».
Dans le même rapport, préparé pour la deuxième des trois rencontres annuelles du Conseil, elle mentionnera aussi des pays fautifs comme la Libye, le Mali, la Somalie et la Russie. Elle parlera également de sa rencontre cordiale avec son Excellence Robert Mugabe, nouvel ambassadeur du tourisme international pour l’ONU malgré qu’il soit interdit de séjour dans 30 pays, pour discuter de la situation au Zimbabwe.
Mais qu’est-ce que le Québec vient donc faire dans cette liste de ces pays notoires pour la violence et la répression extrêmes qui y règnent ? C’est insensé, surtout si on considère que des pays comme la Chine, l’Iran et l’Arabie saoudite ne sont pas sur la liste des pays qui « alarment » ou « préoccupent » madame Pillay.
Nul doute que nos révolutionnaires d’opérette jubilent à l’idée que le Québec se retrouve sur la liste des pays délinquants en matière de droits de l’homme, à cause de la loi 78. Pourquoi s’empêtrer avec la vérité si on peut faire honte à Jean Charest partout dans le monde ?
Or, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a toute la crédibilité morale d’un chapitre de Hell’s Angels. 47 pays en sont membres. De ce nombre, seulement sept sont des démocraties libérales complètes: L’Autriche, la Belgique, l’Italie, la Norvège, l’Espagne, la Suisse et les États-Unis.
Un seul pays au monde figure sur l’agenda perpétuel du Conseil: Israël. Aucun autre.
Un dirigeant du Hamas a été invité l’année dernière à s’adresser au Conseil.
Le Tibet, le Darfour, la Corée du nord n’ont jamais été discutés en réunion du Conseil.
L’avocat montréalais Hillel Nuer, qui dirige l’organisme suisse UN Watch, a dévoilé un fait croustillant. Le représentant du Tibet à l’ONU a été choqué en apprenant que le Canada allait être pointé du doigt à la réunion du 18 juin mais pas la Chine. Peut-on s’en étonner ?
Qui donc compose ce Conseil ? On sait que Khaddafi y a déjà siégé. La Libye actuelle, aussi bordélique soit-elle, a repris son siège perdu pendant la guerre.
Voyons voir: Le Burkina Faso qui a le même président depuis 1987. Le Cameroon où sévit la torture. Le Congo, réputé pour les crimes sexuels. Le Djibouti qui n’autorise qu’un seul parti politique. Le Bénin, 53e sur 169 pays pour la liberté de presse. La Jordanie, là où les États-Unis sous-traitent la torture. L’Arabie saoudite pour l’ensemble de son oeuvre.
Le Nigéria, pays dont la moitié nord du territoire est sous la charia et où les Chrétiens sont brûlés vifs dans leurs églises. Le Qatar qui ne sanctionne pas de la violence contre les femmes. La Moldavie qui persécute les gais. Le Mexique, friand d’assassinats massifs de femmes et de journalistes sans que personne ne soit inquiété.
La Mauritanie qui applique la peine de morts aux enfants. Le Guatemala, le pays de plus violent d’Amérique latine selon Human Rights Watch. Le Koweit où se pratique l’esclavagisme et 85/169 pour sa liberté de presse. Le Kyrgyzstan qui opprime sa minorité uzbek et persécute les homosexuels, comme le fait la Malaisie, aussi membre du Conseil. L’Indonésie où se pratique la torture et les exécutions sommaires. La Russie pour l’ensemble de l’oeuvre aussi. Tout comme Cuba.
Ces informations proviennent, entre autres sources, d’Amnistie internationale et de Human Rights Watch, que plusieurs estiment trop permissifs dans les cas de pays en voie de développement.
Un des problèmes de ce Conseil, c’est que les pays d’Afrique et du Moyen-Orient votent en bloc, de manière stratégique, pour ne pas être trop ennuyés. C’est probablement comme ça qu’Hugo Chavez va probablement se retrouver à occuper le siège laissé vacant par la mort de Khaddafi malgré l’opposition d’Hilary Clinton.
Comme on dit dans les banquets officiels: Mesdames et Messieurs, voici votre table d’honneur.
Avant de déchirer nos chemises parce que l’ONU nous pointe du doigt, il est de notre devoir de se questionner sur la validité et la crédibilité de ceux qui estiment que le Québec est une terre de répression.
Ce discours, incidemment, sera prononcé à Genève, en Suisse. Une ville où les lois permanentes qui régissent les manifestations sont encore plus strictes que celles en vigueur ici pour un an.
Mais de ça, madame Pillay ne soufflera mot.
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