« On ne remplace pas des plombs sautés avant de savoir pourquoi ils ont sauté. » Arthur Charles Clarke
Samedi dernier, j’avais la ferme intention de me lisser les cheveux. J’ai donc mis mon fer à lisser en charge. Alors que je venais tout juste de terminer mon travail, mon fervent compagnon se mis à faire des étincelles. Il venait de rendre l’âme après cinq ans de bons et loyaux services et je restais là un instant à faire le deuil de cet objet que j’avais tant aimé. La séquence mélodrame achevé, je sorti faire les courses.
En rentrant chez moi, j’appuyais machinalement sur l’interrupteur de mon salon pour y voir plus clair mais rien ne se passa. Je m’aventurais dans la pièce pour déposer les courses, mis mon téléphone en charge sans trop y faire attention. Quelques minutes plus tard, je découvris que la freebox était éteinte et que mon téléphone ne chargeait pas. Avais-je commis l’irréparable ? Etais-je condamnée à vivre dans le noir toute ma vie ? Je ne pouvais pas rester sans réponse. Prise de panique, je décidais d’appeler mon père.
Il identifia très vite mon problème : mon fer à lisser avait fait sauter les plombs ! Il me demanda de me diriger vers le compteur pour voir si celui ci fonctionnait toujours correctement :
- « Non, non papou, ça ne tourne pas ! » disais-je.
- « Si, tout doucement normalement ! » insistait-il.
- « Mais non papou, je te dis que ça ne marche pas… »
- « Bravo pucette, tu viens de trouver le moyen de ne payer ton électricité » ajouta t-il sur un ton énervé
- « euh attend… Ah si ça tourne, mais vraiment tout doucement, oups ! »
L’objet du délit :
Après être passée pour une cruche auprès de mon papa, je suis sortie acheter un plomb chez Bricolex. Je ne sais pas pourquoi ce nom d’enseigne me fait toujours beaucoup rire sauf que cette fois ci, je n’ai pas vraiment rigolé.
- «Vous voulez avec ou sans culot ? » me demanda un monsieur en salopette.
- «Pardon ? »
- «Vot’ plomb ? Avec ou sans culot ? »
Je ne sais pas quelle mystérieuse langue me parlait mon interlocuteur, je ne comprenais rien et je dus avoir l’air vraiment stupide car il décida enfin de m’expliquer.
- «Si vous prenez avec culot rouge, vous saurez quand votre plomb est mort sinon sans cul rouge vous devrez le deviner. »
- « Ba disons avec ! »
- « Ah oui, vous êtes bien une fille…par contre c’est plus cher… d’un euro »
- Bon allez donne-moi ça toi l’abruti et laisse-moi tranquille ! - Cette situation me semblait surréaliste. Je suis tout de même repartie avec mon plomb ne comprenant pas vraiment l’intérêt de deviner lequel avait sauté chez soi. J’avançais dans la rue, mon cylindre à la main bien en évidence comme un trophée durement gagné, marchant d’un pas rapide.
Si je m’ennuie le samedi, je sais désormais comment passer du bon temps : il faut juste que je pète un plomb !