Paul Tillich: Religion et culture

Publié le 22 juin 2012 par Perceval

Paul Tillich (1886-1965), plus qu’un théologien, est un penseur ( philosophe ) religieux du 20e siècle.

Dire Dieu aujourd’hui, de manière actuelle et critique, ne peut s’accomplir qu’en dialogue …

Pour Tillich la plus grande majorité des formulations de la tradition exprime avec exactitude le contenu de la révélation, mais le langage utilisé n'est plus compris de nos contemporains. Il faut donc mettre en corrélation la vérité énoncée avec la situation existentielle des hommes et des femmes d'aujourd'hui.

Pour arriver à cette mise en corrélation, il faut dans un premier temps relire la tradition biblique comme dogmatique, et dans un second temps, analyser l'essence de la culture humaine pour décrypter au travers de ses manifestations (art, politique, philosophie, religion, mythes, etc ..), les questions fondamentales qui agitent l'être humain et qui justement constituent son humanité

La théologie se doit selon Tillich, d'éviter deux écueils dans lesquelles elle est souvent tombée. D'un côté le supranaturalisme ou la totale altérité entre Dieu et le Monde, et de l'autre, le naturalisme qui identifie Dieu à la structure, ou à la substance du monde.

Fils d’un pasteur luthérien, Paul Tillich naquit en 1886. Il fit de brillantes études. Il étudia la théologie et la philosophie à Berlin, puis à Halle et à Tübingen et enseigna ces deux matières dans les universités de Berlin et de Marburg, où il rencontra Bultmann et Heidegger.

L'horreur de la guerre 1914-1918 va le marquer très profondément. Il est aumônier sur le front français. L'inadéquation entre les formes traditionnelles de l'annonce du message chrétien et les drames vécus par les êtres humains l'amène, tant pendant la Grande Guerre que pour l'arrivée d'Hitler au pouvoir, à une réflexion poussée sur les causes pouvant entraîner un homme, une communauté, un peuple à " [vouloir] effacer [ses frontières] en anéantissant tout ce qui lui est étranger ". Dès 1924 il est professeur de théologie, puis il enseigne aussi la philosophie, la sociologie et l'histoire des religions. En 1933, il condamne les actes d'agression d'étudiants nazis contre des étudiants juifs, il adhère au parti socialiste et il est alors révoqué, accusé de militer pour un " socialisme religieux ".

Il s'exile alors aux Etats Unis. Il poursuit son œuvre tant philosophique que théologique. Contemporain de Bultmann, il partage avec lui la préoccupation d'exprimer le message chrétien de telle sorte que l'homme d'aujourd'hui le reçoive dans la culture de son temps.

Voir vidéo : ICI : http://vimeo.com/35570283