Une minute de 61 secondes, ça n’existe pas… sauf le 30 juin 2012

Publié le 24 juin 2012 par Nuage1962

Comment il y a de secondes dans une minute ? 60 secondes .. ? Etes-vous sûr de votre réponse ?? Il semble qu’il y a des exceptions de temps a autre. Donc, désolée mais personne n’aura 10/10 pour avoir donné la réponse de 60 secondes
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Une minute de 61 secondes, ça n’existe pas… sauf le 30 juin 2012

PHOTOTHÈQUE LA PRESSE

Laurent Banguet
Agence France-Presse
Paris

La dernière minute du mois de juin 2012 comptera 61 secondes. Une façon de permettre au temps universel défini par les horloges atomiques de compenser son avance sur celui rythmé par la rotation de la Terre, bien plus irrégulière.

En «temps universel coordonné» (UTC), aussi appelé à tort GMT, le passage entre le 30 juin et le 1er juillet prochains se fera donc, non pas comme d’habitude à 23 h 59 et 59 secondes, mais bien à «23 h 59 et 60 secondes».

Avant 1972, le «temps était donné par l’astronomie. C’est-à-dire que pour connaître l’heure, on regardait la position d’un astre, le Soleil ou d’autres objets célestes» par rapport à la Terre, résume Noël Dimarcq, directeur du laboratoire Syrte (Systèmes de référence temps espace) à l’Observatoire de Paris.

«Aujourd’hui, le temps est construit, défini et mesuré à l’aide d’horloges atomiques qui sont infiniment stables par rapport au temps astronomique. Cela permet d’être sûr que tout le monde autour de la Terre a la même heure», explique-t-il à l’AFP.

Le parc mondial de plusieurs centaines d’horloges utilisé pour définir le Temps atomique international (TAI) mesure en effet des modifications internes intervenant dans les atomes de césium, qui permettent de «découper une seconde en à peu près 10 milliards de petites graduations». Une précision telle qu’elles n’enregistreraient qu’une «seconde de dérive tous les 300 millions d’années», souligne M. Dimarcq.

Si le TAI est «une échelle de temps continue», le temps donné par l’«horloge Terre» est quant à lui beaucoup moins uniforme. La rotation de notre planète est en effet soumise à de nombreux aléas, notamment les marées liées aux effets de la Lune, les variations des vents, etc. Ainsi, un tour de la Terre sur elle-même en août est plus court d’une à deux millisecondes qu’un tour accompli en février.

Aucun tir de fusée ce jour-là

«Le temps donné par l’orientation de la Terre finit par dériver par rapport au temps atomique. Et pour éviter que l’écart entre les deux ne devienne trop important, la communauté internationale, en particulier le Service international de la rotation terrestre et des systèmes de référence (IERS) dont le centre est au Syrte, décide d’ajouter une seconde à l’UTC», explique Noël Dimarcq.

Chaque fois que cet écart s’approche de 0,9 seconde, l’IERS entre en action et annonce cette fameuse «seconde intercalaire», plusieurs mois à l’avance et uniquement le 31 décembre ou le 30 juin.

Mais un tel événement est par définition aussi irrégulier que la rotation de la Terre. Le dernier en date remonte au 31 décembre 2008 et le 30 juin prochain sera seulement la 25e seconde ajoutée au temps universel depuis l’instauration de ce système.

Pour le commun des mortels, l’opération n’aura pas de répercussion retentissante.

En revanche, les systèmes de haute précision, comme les satellites ou certains réseaux informatiques, devront tenir compte de ce «saut de seconde» sous peine de provoquer un décalage potentiellement catastrophique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle aucun tir de fusée n’est jamais programmé ces jours-là, un décalage aussi infime soit-il risquant de brouiller les calculs.

Jugeant que cette seconde intercalaire est source de perturbations et d’erreurs, certains pays et industriels demandent son abolition pour s’en tenir strictement au temps atomique.

C’est déjà le cas du système de géolocalisation par satellites américains GPS qui, contrairement à son homologue russe Glonass, n’utilise plus les secondes intercalaires depuis 1980.

Mais le GPS ajoute les secondes manquantes par rapport à l’UTC dans le signal qu’il envoie au sol, note Noël Dimarcq, pour qui «il y a vraiment deux façons de faire la correction, avant ou après».

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