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Ces phrases qui assassinent
Publié le 25 juin 2012 par MybabygirlblogAvant d'être maman j'en entendait des phrases toutes faites, des réflexions par ci par là sur n'importe quel sujet, des gens qui veulent toujours avoir raison ou le dernier mot; mais quand je suis tombée enceinte je suis entrée dans un monde parallèle en mode pire que celui d'avant.Ca a commencé au tout début des 4 premiers mois où j'alternais les jours de travail puis les semaines d'arrêts, j'étais malade comme pas possible, et bien sûr au lieu de grossir j'ai maigri. Mes collègues n'arrêtaient pas avec des : "fais attention parce que tu peux perdre le bébé il est pas encore bien accroché", "mais tu fais un régime tu devrais manger, force toi", je ne comprenais pas pourquoi toutes ces femmes s'acharnaient à me balancer leur soi disant bienfaisance sous la forme de réflexions maladroites.Puis mes tenues ont commencées à déplaire, forcément à 6 mois de grossesse j’avais déjà perdu 6 kilos, mais ma poitrine et mon ventre eux avaient bien gonflés, je portais toujours les mêmes vêtements sauf un jean de grossesse et je n'avais pas lâché mes talons (je me sentais bien dedans ou est le mal ): "tu devrais pas porter ces chaussures tu vas tomber", "mais tas pas les jambes et les pieds qui gonflent, tu vas voir vers 8 mois tu vas souffrir" (non je n'ai pas souffert et je n'ai jamais eu les pieds gonflés).Je me suis arrêtée de bosser a 7 mois de grossesse sur l'ordre de ma sage femme, bien sûr avant que je parte certaines s'amusaient avec des "ma cousine a accouchée ce weekend elle s'est déchiré jusqu'à l'anus, elle en peut plus", "non mais t'inquiètes l'accouchement de toute façon tu vas y passer c'est horrible", moi qui flippait tellement d'accoucher ca m'a remonté le moral tiens.Et j'ai découvert aussi que des inconnus (surtout "ues") prenaient un malin plaisir à te rembarrer sur tes soi disant privilèges en tant que femme enceinte, au cinéma par exemple quand j'ai demandé à passer devant une foule qui risquait de m'écraser la fille m'a sorti en rigolant "je peux pas vous laisser passer vous êtes pas assez enceinte" (c'est pas grave je reviendrai a 9 mois parce que c'est logique à ce stade là on se ferait bien un petit ciné hein). Je vous passe les commentaires de celles qui refusent de vous laisser vous asseoir parce que "être enceinte ce n'est pas une maladie ni un handicap" (en gros t'es en cloque t'assumes merde reste debout et souffre en silence). Une dame (qui bloquait une place avec son cabas) m'avait même demandé de me lever pour laisser une personne âgée s'asseoir, ce jour là le bus entier a pris ma défense et m'a prié de rester assise. Faut pas déconner non plus.Plus j'avançais dans ma grossesse, moins je savais où je mettais les pieds, c'est donc ca être enceinte ? Encaisser les réflexions des autres et les regards des pervers attirés comme des mouches sur un ventre bien rond ? Les "c'est une fille ou un garçon, ah tu veux pas savoir c'est la surprise" (non je ne suis qu'à 3 mois donc je n'en sais rien), et "tu vas l'appeler comment, vous cherchez des prénoms ?" (non je l’appellerai le bébé c'est parfait et très original t'en penses quoi). Je pense que la réflexion la plus déstabilisante a été celle de mon échographe très aimable et très sympa surtout avec une jeune femme attendant son 1er enfant "pfff on va pas y arriver votre bébé il arrête pas de bouger, bon ben j'en sais rien moi si c'est une fille ou un garçon je peux rien vous garantir et puis vu son poids il faudrait ptêtre que votre médecin fasse quelque chose c'est pas normal il a rien dit votre médecin c'est pas bon signe, bon ca fait 100 euros" non seulement je suis sortie tétanisée et déboussolée et en plus il avait appuyé comme un malade avec sa sonde.
Quand le bébé naît là tout se complique et tout le monde a son mot à dire: "c'est bizarre elle ne te ressemble pas", "tu l'allaites ?", "t'es sûre qu'elle doit manger autant moi à mon époque ...", tu devrais faire comme ci et comme ca"... Mon écharpe de portage choquait des passants et une fois je suis entrée dans un magasin tout le monde s'est arrêté de parler et s'est retourner on pouvait même entendre une mouche voler alors qu'on était en plein hiver. Des "vous êtes sûre qu'elle respire encore", "vous devriez pas la garder contre vous comme ca c'est dangereux" : tu sais moi porter un bébé mort c'était mon kiff hein.Et puis les commerçants s'y mettent aussi "elle a quel âge ? Moi: 3 jours. Quoi mais faut pas la sortir il faut attendre un mois. Ah bon sinon elle se désintègre si je la sors?". Les regards des passants parce que tu gènes avec la poussette ou tu allaites dans un restau même avec un lange qui couvre intégralement même pas un poil qui dépasse et tu te fait mitrailler des yeux, tu peux même pas jouir de ton nouveau statut de maman. Tout le monde t'épie et se fait plaisir et une joie immense de te casser ton bonheur avec des maladies que ton nourrisson peut attraper, des pensées morbides, et du dégoût parce que tu lui donnes ton lait.Une fois je suis retournée voir mes collègues au boulot, une qui avait l'air particulièrement aigrie par l'arrivée de mon bébé m'a abasourdie par ses conseils et ses affirmations plus que cassantes: "pourquoi tu te balances comme ça ta fille elle va vomir à force elle doit en avoir marre" (oui d'ailleurs elle dort elle doit vraiment pas aimer ça), puis "mais tu l'allaites trop longtemps c'est pas normal"; purée mais lâchez moi avec mon lait !!!Plus tard quand ma fille avait 3 mois, une "amie" trouvait qu'elle pleurait trop, elle n'avait jamais vu un bébé de cet âge pleurer autant, elle ma même dit qu'elle voyait de la peur et de la tristesse dans ses yeux; cette phrase m'est restée des semaines en tête et je me suis même remise en question, j'étais mal et je me demandais pourquoi ma petite fille allait mal : verdict elle allait pas mal elle avait juste des coliques.Les mois ont passés et j'encaisse toujours des récits et des choses passionnantes de personnes bien intentionnées comme "je ne comprends pas pourquoi tu es autant fatiguée, pourtant tu es chez toi tu ne travailles pas et tu gères ton temps comme tu veux". Aujourd'hui j'avoue que cela ne touche plus, c'est presque même devenue une habitude et en général j'en ris, et je fais comme ci je n'entendais rien comme dernièrement une dame m'a interpellé parce que ma fille mâchouillait un porte clé "madame, madame il faut pas qu'elle mange ce truc elle peut se blesser" je lui ai répondu "merci mais je ne vous ai rien demandé". Alors les relous de service laissez les mamans et les futures mamans faire comme elles l'entendent chacun sa façon de faire et on apprend de ses erreurs et de ses succès, ne gâchez pas ces instants précieux comme la grossesse ou les premiers mois avec des phrases toutes faites qui polluent les pensées et qui font douter. on ne se rend pas compte mais des paroles en l'air peuvent toucher et faire beaucoup de mal surtout dans ces moments où l'on se sent plus vulnérables.Et vous c'est quoi la pire chose qu'on vous ai dit ?