MON EXTRAIT INEDIT DE MON ROMAN DE CANNELLE:Portrait de Daniel

Il a marché toute la journée d’une usine à l’autre, de bureau en bureau, de machine en machine. Il ne sourit pas facilement mais il est respectueux des ouvriers qui le lui rendent bien. Comme sa mère, il n’est pas très démonstratif mais a un cœur en or. Il a jonglé sans cesse au téléphone avec les fournisseurs qui veulent travailler avec lui et les clients qui ne sont jamais contents. Il a conçu beaucoup de tableurs et signé plus d’un rapport. Plus jeune, on l’appelait Bip-Bip. Il sort ses clés de voiture qui vont lui servir à rejoindre enfin son appartement et sa femme, Cannelle. Avant, il aimait les belles voitures puissantes. Maintenant, la voiture est juste une chose utile comme son porte-clefs. Tiens, il n’a plus de kleenex dans sa poche ; il faudra qu’il pense à en prendre demain matin. Dans la rue, il ne fait pas attention aux chats errants. Il croise le jeune voisin pressé dans l’escalier. Il a bu beaucoup d’eau dans la journée mais il se délecte au calme du foyer d’une bonne bière fraîche dans la tiédeur des soirées à laquelle il s’est bien habitué. Il ne mange pas beaucoup mais avec plaisir. Chez lui, il met la main à la pâte mais dès qu’il s’arrête, il s’endort dans le canapé. Son sommeil n’est pas toujours paisible car son amour fou pour Cannelle lui fait craindre qu’elle le quitte et qu’il se réveille seul un matin. Il a démarré avec elle une deuxième vie bien plus harmonieuse que la première. Son autre peur est le chômage et la déchéance car il travaille dans un secteur où la conjoncture est mauvaise. En ne parlant aucune langue étrangère, il a un handicap.
Le matin, il se réveille alors que Cannelle caresse tendrement une vieille cicatrice.
Comme le portrait de Cannelle publié hier, ce portrait a été écrit à la suite d'une consigne de Juliette (Papier libre) qui l'acceptait à condition que je le remanie; je ne l'ai pas fait.