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Emmaüs : le salon des objets ressuscités

Publié le 27 juin 2012 par Stella

Emmaüs : le salon des objets ressuscités

Étrange expérience que celle de dimanche passé : une visite au Salon Emmaüs, un immense "vide-grenier" des centres Emmaüs de France, qui avaient rassemblé leurs objets pour l'occasion dans l'un des pavillons d'exposition de la Porte de Versailles, à Paris.

Dès les premiers pas, on était pris par les souvenirs et une certaine nostalgie. Mon compagnon de visite et moi-même avons presque la même enfance : celle des meubles en formica, des transistors et des assiettes de collection. Du coup, nous avons comparé nos expériences. Je me souviens parfaitement de l'arrivée du buffet de la cuisine en formica. C'était extraordinaire : il était jaune pâle, avec des portes partout et, surtout, en étage. Moi qui rechignait auparavant à mettre le couvert, je jouais avec toutes ces portes et ces tiroirs qui ne renfermaient pourtant ni plus, ni moins que ce qu'il y avait au préalable dans l'ancien buffet (dont je n'ai aucun souvenir). Mais là, on y plaçait également les petits gâteaux secs, quelques médicaments courants (en hauteur, bien sûr !), les quelques instruments électroménagers qui commençaient à poindre et mille-et-une merveilles entassées dans le "premier tiroir". Ah, ce "premier tiroir"... "Mamie, où est la lampe électrique ?" "Regarde dans le premier tiroir..." Eh oui, il y avait tout là-dedans. Au point que la glissière s'est rapidement effondrée et qu'il fallait faire attention à ne pas tout recevoir sur les genoux. Je suis sûre que ma grand-mère elle-même ignorait ce qu'il y avait exactement dans le "premier tiroir".

Bref, les souvenirs ont afflué en nombre au Salon Emmaüs, car il y avait aussi des cuisinières, ces merveilleux trucs en fonte dans lesquels on entretenait un feu permanent. Chez nous, on mettait des "boulets", galettes de charbon qui étaient entreposées dans la cour, dans un immense machin en pierre sur lequel trônaient une ribambelle de plantes vertes en pot (dont la mienne à moi, que j'arrosais soigneusement. J'ai été très triste lorsqu'elle a disparu, emportée par la tourmente de la vente de la maison.) Mon camarade de nostalgie avait aussi connu la cuisinière. Lui, il avait eu aussi une malle, une très vieille malle dans lequel il avait stocké tous ses souvenirs. Emportée... "Je soupçonne l'une de mes soeurs d'avoir fait le coup..." m'a-t-il confié. On pardonne, on n'oublie pas !

Au gré des allées, nous avons revu les vieux disques, les François Béranger et les Maxime Le Forestier de notre adolescence. Nous avons acquis lui de magnifiques assiettes à soupe inutiles et moi un coffret à bijoux en coquillages collés, mais... je sais à qui je vais l'offrir !


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