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Soudan: Répression contre manifestants et journalistes

Publié le 28 juin 2012 par Podcastjournal @Podcast_Journal
"Les autorités soudanaises doivent mettre un terme à leur répression brutale visant les manifestants et doivent cesser de harceler les journalistes qui couvrent les manifestations", a déclaré Amnesty International après que la police antiémeutes à Khartoum a utilisé gaz lacrymogènes et matraques pour disperser les protestataires dénonçant les mesures d'austérité.
"Le gouvernement soudanais fait preuve de tolérance zéro envers les manifestations et continue de nier au peuple soudanais le droit à la liberté de réunion pacifique", a indiqué Paule Rigaud, directrice adjointe du programme Afrique d'Amnesty International.

Depuis quelques années, le pays est confronté à une hausse des prix alimentaires et à une monnaie en baisse.
Le mouvement de protestation, dominé par les militants étudiants, a jusqu'à présent été centré autour des universités de Khartoum et des villes voisines d'Omdurman et de Khartoum-Nord. Des rassemblements ont également été signalés dans des universités de province, notamment l'Université du Nil bleu à Ed Damazin, ainsi que dans des quartiers résidentiels de la capitale.

Parmi les personnes arrêtées figurent des membres de partis politiques et de mouvements de jeunes, tels que Girifna ("On en a marre"), mouvement militant dirigé par des étudiants. Beaucoup ont été libérés le jour même de leur arrestation, mais certains auraient été inculpés.
Mohammed Hassan Alim Boshi, militant bien connu, a été arrêté chez lui le 20 juin. On ignore où il se trouve. Il avait déjà été placé en détention à de nombreuses reprises en raison de ses activités politiques, notamment en décembre 2011; il avait alors été détenu au secret, à l'isolement, pendant 22 jours, pour avoir critiqué publiquement Nafi Ali Nafi, assistant proche du président Omar Hassan Ahmad el Béchir.

Les reporters internationaux et les militants des médias sociaux sont également pris pour cibles. Simon Martelli, journaliste de l'AFP, a été arrêté le 19 juin alors qu'il couvrait une manifestation étudiante à Khartoum. Il a été détenu au secret pendant 12 heures et interrogé par le Service national de sécurité (NSS), avant d'être libéré le 20 juin.
Le 21 juin, Salma al Wardany, journaliste de l'agence de presse Bloomberg, a été interpellée en même temps que Maha al Sanosi, blogueuse soudanaise et membre de Girifna, alors qu'elles couvraient une manifestation à Khartoum. Elles ont été détenues pendant environ cinq heures par le NSS, avant d'être relâchées.

Inspiré par les soulèvements qui ont éclaté en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, le Soudan est le théâtre de fréquentes manifestations depuis janvier 2011, pour réclamer une réforme politique et l'amélioration des conditions de vie. En réaction, les autorités ont fréquemment arrêté et maltraité les manifestants pacifiques.

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