Bienvenue (again) à Nadim
«L’autoroute c’est bien, l’autoroute c’est sûr» me disais-je. Plus que cinq cents mètres pour prendre une décision. La radio tourne encore. C’est vrai que j’ai prévu pas mal de musique pour ce voyage. «Bon aller je prend le risque et je coupe via le Jura. Je prends la sortie». Quinze secondes qui ont suffit à me faire faire une énorme bêtise. En effet moins d’une demie heure plus tard je me retrouvais dans un paysage sans vie du Jura, couvert de vingts bons centimètres de neige. Pourquoi n’avais-je pas écouté les conseils de tous le monde : «Ne prend pas de risque, la route est très enneigée. Tu risque de te retrouver bloqué!» Finalement j’ai choisis de couper pour rejoindre la Suisse. Plus j’avançais et plus je me disais que je n’aurais jamais dû venir par cette route.
J’étais la seule voiture qui roulait depuis déjà une demie heure. Cela n’avait rien de rassurant, mais au moins je pouvais apprécier ce paysage couvert d’une neige qui continuais de tomber. Estimant qu’il était bien trop dangereux de s’arrêter, et que je risquais de ne pas pouvoir repartir, je décide de continuer à rouler au pas. «Cette montagne finiras bien un jour!»
Tout en évitant de déraper à chaque tournant, et de finir par faire partie du paysage, j’écoutais cette chanson qui me faisait rentrer dans ce paysage avec envie. Etrange sensation de peur et d’excitation qui s’entremêlent sur fond musical, couvrant ainsi le bruit du silence omniprésent, le tout me faisant voyager dans un monde irréel, quelque part entre un désert de glace et une mer de nuages. Chaque virage raté me ramenait sur le désert de glace, mais il disparaissait très vite pour céder la place à mon nuage qui me portait vers ma destination.
Le paysage s’assombrissait mais devenait plus précis. La neige se faisait plus rare, la route plus large. Me revoici sur l’autoroute. L’immense déneigeuse me précédait de peu, et laissait apparaître le bitume de cette route sûre. J’éteins la musique.