Quelques raisons de nous réjouir encore...

Publié le 01 juillet 2012 par Koulou

Il arrive à tout un chacun d'en venir à penser que la Vie ne vaut plus la peine parce que le Monde est trop plein de souffrances ou d'injustice. C'est vrai, l'existence même de la Vie implique celle de la mort, l'existence de la sensation, implique celle de la douleur, le la Joie celle de la tristesse. Mais que celà nous mène à conclure que vivre n'est plus une chose formidable est une erreur de jugement de notre raison, induite par le fait que notre attention est plus facilement captivée par ce qui va "mal" que par ce qui va "bien". Parce que nous en sommes venu à considérer que le "bien" est "normal" et le "mal anormal". Aussi nous nous focalisons sur le "mal" en souhaitant sa disparition. Celà nous rend malheureux parce que nous ne finissons par ne plus voir que lui (aidé par les média qui en font leur choux-gras) et en concluons qu'il triomphe. Mais c'est aussi maladroit qu'espérer la disparition de l'obscurté parce que nous préférons la lumière, et de nous désoler qu'elle ne recule pas. L'une ne saurait exister sans l'autre. Pourtant, même quand notre raison nous pousse à désespérer, il est une part de nous même ailleurs qui sait que, quoi qu'il arrive, notre Joie demeure, comme le soleil brille toujours derrière les nuages. Aussi, afin de nous en souvenir et percer les nuages, il convient de nous exercer à continuer à voir les belles choses en dépit de leur "normalité", de continuer à les trouver belles, et nous souvenir de leur existences. Pour ce faire, j'en ai listé quelques-unes, qui vous en inspireront sûrement d'autres. Comme m'a dit un sage : "L'extraordinaire est dans l'ordinaire".

Voilà quelques raisons de se réjouir encore:
Une pincée de parfum de fleur d'oranger... un rayon de soleil... quelques jolis nuages... une coccinelle... une goutte de rosée sur un pétale de coquelicot... un pissenlit en graine, y'a qu'a souffler pour le voir s'envoler... un soupçon de brise printanière... une poignée de lucioles qui tournoient un soir d'été... le son long et grave de la corne de brume d'un bateau au loin... les pieds nus dans l'herbe menue... le rire d'un enfant... le souffle d'un bébé qui dort paisiblement... un héron cendré qui prend son envol... un rouge-gorge qui se pose tout près sans crainte... une caresse sur le museau de l'âne, tellement tellement doux... le ronronnement du chat ... le feu qui crépite dans la cheminée... l'odeur de l'encens qui se consume lentement... le bruit de l'eau claire qui coule de la source toute proche... un gros bourdon qui se perd dans la profondeur des roses trémières... les martinets qui strient le ciel en tout sens... le bruit du sable qui craque sous toi sur la plage lorsque qu'une vague se retire... l'odeur de la mer... le tic tac de la vielle pendule chez mémé... le grand cerf qui croise ton chemin dans les bois et reste un instant à t'observer sans paniquer ... le trac-trac lointain du pic-vert creusant son nid... l'odeur de la nature juste après la pluie...
... l'odeur des draps tout propres qu'on vient juste de changer... une poignée de cerise fraîchement cueillies... le chien qui baille dans son coin... pieds nus sur les pierres tièdes du muret... la mer au loin démontée... une chouette qui hulule au clair de lune... un vrai lit dans le jardin, à la belle étoile... l'odeur de l'herbe fraîchement fauchée... la sensation moelleuse et feutrée des pas sous les pins... une grenouille qui traverse le bassin de la source à grandes brasses... les cloches des chèvres au loin... l'odeur des genévriers... le chant des grillons les soirs d'été... le bruissement du vent dans les feuilles...compter les étoiles filantes allongé dans l'herbe... voir naître les chevreaux... entendre tomber les premières gouttes de pluie sur la terrasse après une journée caniculaire... le grincement régulier de l'éolienne en bois... le bruit des pas sur le gravier de l'allée... les pas délicats du chat qui nous monte dessus en ronronant pendant la sieste... le gling gling des glaçons dans la citronnade maison... Clara qui répète sa leçon de piano au grenier... l'odeur du café frais qui monte de la cuisine... l'escalier en bois qui craque quand on descend, malgré toutes nos précautions pour qu'il se taise...
... Le bleu profond d'un lac en altitude... un baiser derrière l'oreille... la mosaïque des feuilles d'automne aux couleurs vives sur le trottoir noir... le goût du pain tout chaud sortit du four... plonger sa mains dans le tonneau de grains pour les poules... croquer dans une tomate du jardin encore chaude de soleil... en sentir l'odeur particulière... l'odeur des marrons grillés dans la poêle... le tintement discret du carillon agité par un léger souffle d'air... l'odeur du linge qu'on repasse... l'odeur du pain grillé le matin... la douceur extrême de la peau du cou de mémé... la confiture qui mijote doucement dans sa bassine en cuivre sur la cuisinière à bois... le linge sec qu'on décroche du fil tout chaud de soleil,.. les mésanges bleues ont fait leur nid dans la boîte aux lettres... entamer un savon tout neuf... sortir de chez le coiffeur... savoir que quelqu'un nous aime... ramasser dans la terre fraîchement remuée les premières pommes-de-terre du jardin... caresser l'encolure du poney... surveiller le feu pour le méchoui... cueillir la plus belle salade... retrouver sa maison d'enfance et la trouver toute petite... laisser les herbes folles envahir le jardin... regarder les paillettes dorées qui dansent dans un rayon de soleil un jour d'été... nager dans la piscine sous la pluie tiède de juillet ... retrouver la chaleur du feu après une balade dans la neige... cueillir une brassée de fleurs des champs pour décorer la cuisine...