Ali Bongo Ondimba
L’Association française Survie dit dans une pétition en ligne :”M. Hollande, ne recevez pas Ali Bongo !”. Le président gabonais effectuera une visite officielle ici en France à partir du 5 juillet. Je ne signe pas ce genre de pétition.
Tony Blair, l’ancien premier-ministre anglais a été reçu récemment par le président français François Hollande. Dans son propre pays, ses apparitions publiques restent des moments douloureux pour lui, mais en France, tout passe. En Angleterre justement, il est constamment victime de quolibets et de demandes pressentes pour qu’il soit…jugé. Ceci, pour avoir engagé les britanniques lors de la guerre en Irak. Il jouait alors les caniches de George Bush Jr.
Sa visite française n’a pas suscité d’émoi auprès des Organisations non gouvernementales (ONG) ou des associations régies par la loi de 1901 et qui bénéficient des subventions de l’Etat français. Or, actuellement, cette pétition qui a déjà eu plus de 3000 signatures circule sur Internet. Son but : demander à François Hollande de ne pas recevoir son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba. Les Africains qui s’associent à ce genre de démarches sont après surpris qu’ils soient méprisés.
Il ne s’agit pas ici de soutenir le président gabonais mais de dire à ces ONG et associations européennes de s’occuper un peu de leurs dirigeants. Alors que l’ex président américain Jimmy Carter, dont la probité morale n’est plus à démontrer dénonce l’assassin Barack Obama, cet homme qui viole constamment le droit international, et ceci depuis 5 ans, ces associations peuvent-elles dénoncer cet homme s’il visite demain la France ? Poutine considéré comme un dictateur par les Occidentaux n’était-il pas reçu lui aussi à l’Elysée récemment ? Où était Survie ?
Quand on parle de biens mal acquis, c’est toujours vers l’Afrique que ces organisations se retrouvent. Quid des affaires Karachi, Bettencourt, Ethylotest, etc, pour ne parler que de la France ? Et si on parlait un peu des monarchies pétrolières du Golfe et de tous leurs investissements ici et là, ce ne sont pas des biens mal acquis qui ne profitent qu’à ces souverains et à leurs proches ? Où sont donc ces rois de l’esquive et de l’indignation sélective ?
Certains Africains se font manipuler par ces ONG et croient ensuite qu’ils sont des opposants. De quoi donc ? Accordons-nous sur un fait, Bongo, considéré dans la pétition comme dictateur a-t-il autant de sang sur les mains que Nicolas Sarkozy, Tony blair ou Barack Obama ? Que nenni ! Pourquoi donc cette différenciation ? Où était cette association quand le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara, dont la gouvernance est émaillée de crimes, était à Paris ?
Non, que ces gens qui disent vouloir en finir avec la Françafrique s’en prennent d’abord à leurs dirigeants, l’Afrique n’est pas mineure mais majeure. Les Africains peuvent eux-mêmes s’occuper de leurs despotes.