Trois semaines demeurent avant la désignation du prochain chef de l'État en Inde, une fonction essentiellement protocolaire mais prestigieuse. Le mandat de Pratibha Patil, la présidente sortante qui ne briguera pas sa réélection, s'achèvera le 24 juillet. Pas moins de 42 candidatures ont été validées par les institutions chargées du scrutin, remplissant les conditions requises (dont le paiement d'une caution de 15.000 roupies) et la campagne électorale démarre dès aujourd'hui.
La parti dirigeant la coalition actuellement au pouvoir, l'Alliance progressiste unie, dirigé par Sonia Gandhi, a choisi comme tête de file Pranab Mukherjee, ancien ministre des finances, une figure politique bien connue des indiens. Ce choix fut pourtant délicat en raison des nombreux remous qui jalonnent la carrière de cet homme, critiqué dans son propre camp pour des décisions controversées comme la taxation des investisseurs étrangers.
Son rival le plus sérieux est Purno Agitok Sangma, ancien porte-parole du Parti du congrès nationaliste, une faction basée dans l'État du Maharashtra, au sud-ouest de l'Inde, de tendance laïque et progressiste. Après s'être vu refuser l'investiture par le parti, il présente une candidature dissidente. Lui-aussi est un poids lourd de la politique indienne, occupant des fonctions parlementaires et gouvernementale depuis plus de 30 ans.
Quel message feront passer les grands électeurs (membres du Parlement de l'Inde ainsi que les législateurs de chaque État de la fédération) en désignant le 13ème président de l'Inde, et comment évolueront les rapports entre classe politique et sphères industrielles? Les réponses seront connues à partir du 21 juillet.