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Les escargots n'ont pas mangé toutes nos lettres

Publié le 21 mai 2012 par Benoitd67

Brigitte Chapelain et Françoise Dax-Boyer (France)


Les escargots n'ont pas mangé toutes nos lettresMa lecture:
Le roman épistolaire est vraiment un genre littéraire à part, qui demande une justesse de ton et un recul important sur le texte afin d'éviter toute mièvrerie qui pourrait rapidement décourager le lecteur. Ici, avec "Les escargots...", nul découragement, aucune envie de s'arrêter mais au contraire le besoin, la nécessité de lire la lettre suivante pour voir où vont nous emmener nos deux protagonistes et on se met à rire, à pleurer, à s'émouvoir en même temps qu'elles.
Cinquante ans sont passés en revue: on découvre avec joie, étonnement, chagrin ce que fût leurs vies d'enfant, de jeune femme de mère aussi avec tous les aléas d'une vraie vie. Pas de folies, pas d'excès, pas d'inventions ni d'histoires d'amour abracadabrantes mais des vies simples, comblées ou pas, avec des vraies rencontres, une très belle réalité. Des vies libres aussi, des femmes libérées, qui vivent avec passion, qui voyagent aussi et découvrent le monde qui les entoure.J'ai vraiment adoré ce roman écrit à quatre mains; ça a été pour moi un émerveillement continu, un retour à mon enfance (même si je suis un peu plus jeune), à cette nostalgie que l'on retrouve en (re-)lisant les lettres du passé.
Si je devais faire un petit reproche, il serait lié au style qui est, à la première lecture, similaire, uniforme de bout en bout, quelque soit l'auteur, Brigitte ou Françoise et quelque soit leur âge, à huit ans comme cinquante ans plus tard. Une seconde lecture devrait permettre de mieux affiner cette analyse de style. Par contre, l'utilisation des emails est un beau clin d'oeil à la modernité.
J'ai aussi découvert une autre histoire, en parallèle de la grande Histoire et les personnages qui l'ont faite ou écrite: le général De Gaulle, Barak Obama, Jean Tardieu, Sartre, Sagan... Un ancrage dans le monde réel qui donne à ces pages un sentiment d'accomplissement; la vie ne vaut la peine que par les yeux de nos amis, de nos proches.
Merci aux Agents Littéraires pour cette merveilleuse découverte que je recommanderais volontiers.
Le blog des Agents Littéraire a été créé fin mars 2011 pour aider les livres des éditeurs indépendants et des auteurs auto-édités à se faire connaître grâce au web. Il réunit aujourd’hui plus de 200 blogueurs contributeurs, pour une moyenne de 60 critiques publiées par mois. Vous pouvez vous rendre sur cette page pour en savoir plus sur leur démarche.
Quatrième de couverture:
Brigitte et Françoise, unies dès l'enfance par les liens de leurs pères prisonniers en Allemagne pendant la guerre, ont commencé à s'écrire pendant l'été 1956. Elles avaient alors huit et dix ans.
Elles ont grandi, mûri, vécu, et poursuivi cette correspondance jusqu'en 2006, nous invitant à partager cinquante ans d'amitié.
Elles se disent tout, dans cet élan de confiance si fort que rien n'échappe à leurs échanges, les amours, les enfants, les lectures, les deuils, les secrets.
Leur parcours traverse, et rejoint parfois, l'histoire de notre époque, les Trente Glorieuses, Mai 81, la chute du mur de Berlin, et l'élection du jeune sénateur Obama.
Deux destins croisés, deux amies qui, par touches impressionnistes, mettent en scène leur vie, de l'intime à l'universel.
Les lecteurs se retrouveront dans le miroir que leur tend ce roman épistolaire, écrit à quatre mains.
Éditions de l'Amandier (2011) - 316 pages
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