L'heure est venue de mettre fin à la stratégie dite "du sac mortuaire" en matière de contrôle des armes et de soutenir un traité solide sur leur commerce.
Pour des militants du monde entier, les dirigeants politiques ont une occasion historique de placer les droits humains et les objectifs humanitaires avant les intérêts particuliers et la course au profit, à l’heure où ont lieu aux Nations Unies, les négociations finales visant à réglementer le commerce mondial des armes. La coalition "Contrôlez les armes", qui regroupe Amnesty International, Oxfam et des organisations de plus de 125 pays, a appelé les gouvernements à se mettre d’accord sur un traité doté de règles strictes afin de garantir le respect des droits humains internationaux et du droit humanitaire.
En moyenne, une personne meurt chaque minute à cause de la violence armée, et tous les jours, des milliers d’autres sont blessées ou brutalisées.
"En Syrie, au Soudan et dans la région des Grands Lacs, en Afrique, le monde est actuellement le témoin, une fois de plus, du terrible coût humain d’un commerce des armes irresponsable et opaque. Pourquoi faudrait-il attendre que des millions de personnes supplémentaires soient tuées et des vies dévastées pour que les dirigeants se réveillent et prennent des mesures énergiques afin de contrôler comme il se doit les transferts internationaux d’armes?", s’est interrogé Brian Wood, responsable de la campagne Contrôlez les armes et des questions liées aux droits humains à Amnesty International.
A noter que le vendredi 29 juin 2012, Amnesty International France, le CCFD-Terre Solidaire et Oxfam France ont remis au gouvernement français une pétition demandant à la France de s’engager pour qu’un traité international sur le commerce des armes classiques (TCA) fort et contraignant soit adopté en juillet, avec plus de 60.000 signatures récoltées en France au cours des 100 jours précédant l’ouverture des négociations pour un TCA au siège des Nations unies à New York.
"François Hollande a pris des engagements forts pendant la campagne présidentielle. La France, qui soutient depuis 2005 de façon constante l’idée d’un TCA, doit confirmer son engagement. Sa voix doit peser face à des États comme la Russie ou la Chine, peu enclins jusqu’à présent à s’engager en faveur d’une meilleure régulation du commerce des armes. L’attitude de la Russie, qui livre des armes à la Syrie et alimente une répression qui s’intensifie, démontre l’urgence d’un tel traité", indique Zobel Behalal du CCFD-Terre Solidaire.
"En contraignant les États à procéder à une évaluation rigoureuse et au cas par cas de chaque demande de transferts d’armes, le TCA a pour but de responsabiliser la vente d’armes dans le monde en mettant au cœur du processus de décision le respect des droits des populations civiles et non plus les seuls intérêts des industriels et des États ou des objectifs stratégiques de court terme", précise Aymeric Elluin d’Amnesty International France.