Allons bon, le revoilà , celui-la ! Il n’a pas changé de tête depuis la dernière fois où j’ai dû exhiber le fruit de ses cogitations. Il pourrait faire un effort, montrer un peu d’originalité dans sa façon de se présenter. Regardez-moi cette photo qu’on m’oblige à montrer : elle date de quand, dites ? Au moins du siècle dernier, et encore, je suis généreuse ! Et puis en plus, il a fait dans le lourd, cette fois ! Plus de quatre cents pages, sans compter la couverture ! Ces auteurs à la gomme devraient quand même tenir compte du poids de leurs ouvrages ! Je n’ai plus vingt ans, moi ! J’en ai, des années et des années, dans mes rayons ! Et je ne vous parle pas des varices dans mon bois ni de l’état de la vitre, qui a connu des temps meilleurs ; non, je n’en parlerai pas. Je me contenterai d’exposer ce qu’on me donne sans me plaindre -du moins pas trop- en gentille vitrine que je suis.
L’Annonciade, tu parles d’un titre ! Au moins, grand-père va mourir, ça voulait dire quelque chose. Bon, ça éloignait un peu certaines catégories de lecteurs, mais on pouvait éventuellement imaginer une histoire. Heureusement, il y a la couverture. Elle est jolie, c’est vrai ; colorée, pleine de vie ; ça change un peu des couvertures si austères qu’on les dirait imaginées par les jansénistes de Port-Royal. Je serais curieuse de savoir ce que contient ce livre. Après tout, que le titre ne révèle rien n’est peut-être pas une mauvaise idée ; ça donne envie d’aller plus loin… Et puis, les moins fainéants des lecteurs n’ont qu’à retourner le bouquin et lire la quatrième de couverture. C’est ce que j’ai fait, un peu par obligation me direz-vous. Eh bien, je n’ai pas regretté. Si, si, c’est vrai. Vous pouvez me croire.
Hé ! Madame, Monsieur ! Hé ! Arrêtez-vous, quoi ! Regardez-moi ! Vous aimez les histoires policières ?... Vous avez envie de faire un petit bond dans le passé ?... Vous connaissez un peu la ville de Lyon ? Non ? Oui ? Comment ça, vous ne savez pas ? Ce que je vous présente là , c’est un futur best-seller ! Ca vaut quand même la peine d’entrer, non ?...
Et de l’acheter, bien entendu.
PS : Attendez quand même septembre parce que Chloé des Lys est fermée en juillet et août. Eux, aux moins, ils ont des vacances. Pas comme moi !