Conte retranscrit d’un conte de Polo Coelho: la soif.
Un homme, sa femme et sa fille marchent sur une route. Quand passant près d’un chêne énorme, la foudre tombe de manière fortuite et tous trois foudroyés, passent le saut de la mort…
Ce fut si brusque, qu’ils ne se sont pas aperçus qu’ils avaient abandonné le monde d’ici-bas… Et il continuent comme si de rien n’était, leur chemin…
La route était très longue, le chemin élevé. après l'orage, le soleil est brûlant : ils sont en sueur, donc assoiffés…
Dans un virage, surprise… Un palais comme on en voit à Rome, puis ils voient un magnifique couloir de marbre qui conduit à une place pavée d’or. L’homme s’adresse à celui qui en garde l’entrée :
- Bonjour, Monsieur !
- Paix sur Toi, répond le Gardien
- C’est incroyablement joli ! Où sommes-nous ?
- Ceci est le Ciel, chercheur d’absolu !
- Comment est-ce possible !! S’exclame-t-il avec allégresse. J’ai trouvé l’entrée ! Magnifique ! Nous sommes sauvés, et nous avons si soifs…
- Bien sûr, lui répond le gardien. Vous pouvez entrer et boire tout ce qu’il vous plaira !
Et le gardien indique la source mais en prenant soin de rajouter que seuls les hommes ont le droit à l’accès.
- Mais … ! Ma femme, ma fille …elles ont aussi soifs ! C’est ma compagne de vie, et notre fille…
-Désolé cher Ami ! Telle est la loi de notre Ciel ! Les femmes n’ont pas accès à La source… C’est très compliqué C’était ainsi autrefois, et cela a toujours été …
Alors le marcheur déçu, se lève car même s’il a très soif, il ne veut pas être le seul à se désaltérer. Il refuse d’entrer et remercie le gardien, et reprennent le chemin.
Epuisés, assoiffés, à la sortie d’une grosse côte, les trois pèlerins arrivent à un autre endroit, dont l’entrée est marquée par une porte si vieille qu’elle en est rongée de partout.. Mais cette porte donne sur un joli sentier de terre parsemé d’arbres centenaires.
A l’ombre de l’un de ces arbres, il y a un homme couché, tête couverte par un chapeau de paille. Il doit certainement dormir sous ses brises de fraîcheur.
- Bonjour, dit le marcheur.
L’homme toujours couché répond par un geste de la tête.
- Nous avons très soifs, ma fille, ma femme, et moi-même.
- Il y a une source entre ces roches au carrefour, lui dit l’homme couché en indiquant du doigt le chemin. Vous pouvez boire toute l’eau que vous voulez.
L’homme, et les deux femmes s’en vont à la source et apaisent leur soif. Ils retournent alors remercier cet homme.
- Mais où sommes-nous au fait ?
- au CIEL.
- Encore le Ciel ?! Mais il y a quelques heures, nous avons rencontré un gardien protégeant une allée de marbre et d’une place d’or qui m’a dit que c’était le Ciel là-bas ! Je ne comprends pas ?
- Mensonge ! dit l’homme en se redressant. C’était l’Enfer !
Le marcheur reste perplexe et pensif… Il prend à nouveau la parole :
- Vous devriez interdire qu’ils utilisent votre nom ! Cette fausse appellation est une tromperie et doit provoquer hélas de grandes confusions pour tous les gens perdus sur les sentiers !
- Au contraire ! reprit l’homme de l’arbre. En réalité, ils nous font une grande faveur ! Parce que tous ceux qui sont capables d’abandonner les êtres qu’ils aiment, quelque soit leur nature, restent là-bas…
Ici, nous vivons, en Esprit et vérité, quelque soit notre nature …