En bonne amatrice d'enquêtes et de détectives, je suis absolument fan des jeux-vidéos bourrés d'énigmes. J'avais adoré LA Noire et Heavy Rain sur PS3, et j'ai aussi une préférence pour les point and click sur PC, type Runaway des studios Pentulo. Et justement, ce mois-ci, j'ai testé le dernier né des studios ibériques, Yesterday, sorti en mars 2012. A New-York, les meurtres étranges de plusieurs sans abris, retrouvés brûlés vifs avec une cicatrice en forme de Y au creux de la main, suscitent l'intérêt du riche industriel Henry White, qui décide de mener l'enquête avec son ami Cooper. Il fait appel à John Yesterday, qui a mystérieusement perdu la mémoire à la suite d'un voyage à Paris. Au fur et à mesure que son enquête avance, John Yesterday retrouve peu à peu la mémoire et découvre un univers ésotérique et inquiétant, où satanisme et alchimie jouent un rôle prépondérant.
Le joueur incarne à tour de rôle Henry White, Cooper et John Yesterday et doit interagir avec son environnement pour avancer dans la résolution des énigmes. Il y a là un petit côté MacGyver que j'aime beaucoup dans les jeux de Pentulo. Les énigmes sont sympathiques et pas trop difficiles, et l'intrigue avance donc rapidement. L'interface du jeu propose un bouton "indice", en cas de butée sur une énigme. On navigue assez souvent entre le passé et le présent, et les flash-back de John Yesterday nous emmènent dans des endroits différents, à la diversité assez intéressante.
Les dialogues sont assez présents et le choix des répliques n'influence pas le déroulement de l'histoire. Les personnages secondaires sont assez loufoques, comme ce maître d'hôtel français à l'accent à couper au couteau, qui ne cesse de proposer ses services de maquereau à John Yesterday, ou encore ce maître indien aveugle qui vous interdit de boire plus d'une tasse d'eau par jour. L'humour est très présent et bourré de références (dont une à l'affaire DSK qui m'a fait plutôt rire). La bande son est en anglais sous-titré, ce qui permet vraiment d'apprécier les différents accents des personnages : du bon franchouillard au touriste texan, il y a de quoi faire.
Au niveau des graphismes, on retrouve la touche bien connue des studios Pentulo. On trouve de beaux tableaux de fond sur lesquels évoluent les personnages en 3D. Les dialogues se présentent toujours sous forme de vignettes, montrant en gros plan le visage des interlocuteurs, que j'ai néanmoins trouvé trop anguleux et trop figés. Le gameplay, quant à lui, est simple et efficace. Les personnages se déplacent rapidement et l'exploration est rendue plus facile grâce à un système de gros plans qui permet au joueur de comprendre rapidement les interactions possibles avec l'environnement.
Malheureusement, la durée de vie est assez courte et l'intrigue se dénoue trop rapidement, ne laissant au joueur que 4 à 5 heures de jeu. Et ce ne sont pas les 4 fins alternatives qui viennent rallonger le temps de jeu. Yesterday est donc un point and click très soigné, présentant un univers mystérieux et des énigmes très sympathiques, mais il souffre de sa durée de vie beaucoup trop courte et aurait mérité une intrigue plus développée.
www.yesterday-game.com